• Le ligament croisé antérieur (LCA) est un stabilisateur essentiel du genou.
• Il contrôle les mouvements de pivot et la translation antérieure du tibia.
• Sa lésion est fréquente chez le sportif, mais peut aussi survenir en dehors de toute pratique sportive.
• En l’absence de traitement adapté, elle expose à une instabilité chronique, favorisant les lésions méniscales secondaires et le développement d’une arthrose précoce du genou.
Ligament croisé antérieur
Résumé : ce qu’il faut retenir
Les 6 questions que j’entends le plus en consultation
À quoi sert exactement le ligament croisé antérieur ?
Il stabilise le genou lors des mouvements de pivot, de freinage et de changement de direction, en empêchant le tibia de glisser vers l’avant par rapport au fémur.
Peut-on vivre normalement sans ligament croisé antérieur ?
Oui, dans certains cas. Toutefois, une instabilité fonctionnelle peut apparaître, surtout lors du sport ou des mouvements imprévus, limitant progressivement les activités.
Pourquoi mon genou est-il gonflé après la blessure ?
Le gonflement est souvent lié à un épanchement articulaire, parfois important au début, traduisant une lésion interne du genou, ligamentaire ou associée.
Le ligament croisé antérieur peut-il cicatriser seul ?
Contrairement à d’autres ligaments, sa cicatrisation spontanée est rare, en raison de son faible potentiel de réparation et de son environnement articulaire.
Pourquoi ai-je la sensation de ne plus avoir confiance dans mon genou ?
La lésion du ligament croisé antérieur entraîne une perte de contrôle mécanique et proprioceptive, responsable de sensations de dérobement ou d’insécurité à l’appui.
Faut-il toujours opérer une lésion du ligament croisé antérieur ?
Non. La prise en charge dépend du niveau d’activité, de l’âge, des objectifs fonctionnels et de la gêne ressentie, au quotidien comme lors de la pratique sportive.
Anatomie du ligament croisé antérieur
Le ligament croisé antérieur (LCA) est situé au centre de l’articulation du genou. Il relie la partie postérieure du fémur à la partie antérieure du tibia, et croise le ligament croisé postérieur, formant une structure en « X » vue de face.
Il joue un rôle majeur dans la stabilité articulaire, en limitant la translation antérieure du tibia et les rotations excessives du genou.
Le LCA est constitué de deux faisceaux aux rôles complémentaires, assurant la stabilité tout au long des mouvements du genou. Sa position profonde, entourée par la synoviale, explique qu’il ne soit pas palpable à l’examen clinique simple et que son évaluation repose sur des tests spécifiques et l’imagerie, en particulier l’IRM.
Fonction du ligament croisé antérieur
La fonction principale du ligament croisé antérieur (LCA) est d’empêcher le tibia de glisser vers l’avant par rapport au fémur, mouvement appelé tiroir antérieur.
Lors de la contraction du quadriceps, notamment en extension du genou, la traction exercée par le tendon rotulien tend à entraîner le tibia vers l’avant. Le LCA s’oppose à ce phénomène et contribue ainsi au maintien de la stabilité articulaire.
Il contrôle également les rotations excessives du genou, en particulier lors des changements rapides de direction, des pivots ou des phases de freinage. Enfin, il joue un rôle important dans la proprioception, participant à la coordination, à la sécurité à l’appui et à la confiance fonctionnelle du genou.
LESION
La lésion du ligament croisé antérieur (LCA) survient le plus souvent lors d’un mouvement de torsion du genou, avec le pied bloqué au sol, typiquement lors d’un pivot brusque ou d’un changement rapide de direction.
Elle peut être isolée ou associée à des lésions méniscales et parfois cartilagineuses, ce qui augmente le risque de déstabilisation chronique et d’arthrose à long terme. Dans de nombreux cas, la sensation d’instabilité ou de dérobement est plus gênante que la douleur elle-même, notamment lors de la reprise des activités physiques.
Diagnostic
Les sports à pivots, sauts ou contacts sont les plus impliqués dans les lésions du ligament croisé antérieur (LCA).
Dans les études épidémiologiques, la majorité des ruptures surviennent lors de sports collectifs ou de glisse, le plus souvent sans contact direct.
Les sports les plus fréquemment concernés sont :
• Football : environ 35 à 45 % des ruptures du LCA
• Basketball et handball : 15 à 25 %
• Ski alpin : 10 à 15 %, souvent lors des chutes en torsion
• Rugby et sports de contact : 5 à 10 %
• Autres sports pivot-contact (tennis, padel, sports de combat) : proportion plus faible mais non négligeable
Les lésions surviennent dans 60 à 70 % des cas sans contact, lors d’un pivot brutal, d’un freinage ou d’une réception de saut mal contrôlée. Le risque est plus élevé chez les sportifs jeunes et chez les sportives, avec une incidence rapportée 2 à 4 fois supérieure dans certains sports collectifs.
Sans prise en charge adaptée, la poursuite du sport expose à une instabilité persistante, favorisant des lésions méniscales secondaires dans jusqu’à 50 % des cas et augmentant le risque d’arthrose précoce du genou.
La reprise sportive dépend du traitement choisi, du niveau d’exigence sportive et de la qualité de la rééducation, avec un retour généralement envisagé de façon progressive après récupération suffisante de la stabilité, de la force musculaire et de la proprioception.
Quels signes doivent vous alerter et quand consulter ?
Une consultation est recommandée après une lésion du genou, en particulier si le genou est douloureux, gonflé ou si la marche devient difficile. Ces signes peuvent traduire une atteinte ligamentaire, parfois associée à une lésion méniscale ou cartilagineuse.
Il est également conseillé de consulter en cas de sensation de dérobement, de perte de confiance dans le genou ou de gonflements récidivants après l’effort. Un avis spécialisé permet d’évaluer précisément la stabilité du genou, de poser un diagnostic fiable et d’adapter la prise en charge, qu’elle soit fonctionnelle ou chirurgicale, afin d’éviter l’évolution vers une instabilité chronique.
FAQ : rupture ligament croisé
Une lésion du ligament croisé antérieur est-elle grave ?
Elle n’est pas vitale, mais peut devenir très handicapante en l’absence de prise en charge adaptée, notamment par une instabilité persistante du genou.
Peut-on reprendre le sport sans ligament croisé antérieur ?
Oui dans certains cas, surtout pour des sports sans pivot, mais avec des limitations fonctionnelles et un risque d’instabilité lors des efforts imprévus.
Combien de temps dure la récupération après une lésion du LCA ?
La durée dépend du traitement choisi (fonctionnel ou chirurgical) et du niveau d’activité visé. La récupération peut s’étaler sur plusieurs mois, en particulier en cas de reprise sportive.
Le risque d’arthrose est-il augmenté ?
Oui. Une instabilité chronique du genou favorise les lésions méniscales secondaires et peut accélérer l’usure articulaire à long terme.
Pourquoi mon genou gonfle-t-il après une lésion du LCA ?
Le gonflement est lié à un épanchement articulaire, traduisant une atteinte interne du genou, parfois associée à d’autres lésions.
Faut-il toujours opérer une rupture du ligament croisé antérieur ?
Non. L’indication dépend de l’âge, du niveau d’activité, de la gêne fonctionnelle et des objectifs du patient.
Une rupture du LCA peut-elle cicatriser seule ?
La cicatrisation spontanée est rare, ce ligament ayant une capacité de réparation limitée.
Peut-on marcher avec une rupture du ligament croisé antérieur ?
Oui, souvent après la phase aiguë, mais certaines situations peuvent provoquer une sensation de dérobement, surtout sur terrain irrégulier.