Rupture du ligament croisé postérieur

La rupture du ligament croisé postérieur est une déchirure douloureuse qui atteint le ligament du genou du même nom. Cette pathologie, plus rare que la rupture du ligament croisé antérieur, doit tout de même être surveillée car elle peut parfois passer inaperçue et engendrer des conséquences importantes pour le patient.

Rupture du ligament croisé postérieur | Cabinet d'orthopédie | Douleur ligament croisé postérieur genou | Paris

Anatomie du genou

L’articulation du genou, particulièrement complexe, lie le tibia, le fémur et la rotule (patella). Elle assure la mobilité du corps via des mouvements d’extension et de flexion et permet de répartir le poids du corps. Pour ce faire, l’articulation du genou est stabilisée par les ligaments de la rotule et des ligaments latéraux et croisés

  • La rotule est reliée au tibia par le ligament patellaire ou ligament rotulien et au muscle de la cuisse quadriceps par le tendon du quadriceps.
  • Les ligaments latéraux interne et externe sont le LLI à l’intérieur et le LLE à l’extérieur. Ils protègent l’articulation d’un mouvement latéral inhabituel du genou.
  • Les ligaments croisés antérieur LCA et postérieur LCP contrôlent le mouvement du fémur et du tibia d’avant en arrière. 

Le ligament croisé postérieur croise le ligament croisé antérieur à l’intérieur du genou pour former un X. Il est situé dans la partie centrale et postérieure de l’articulation et s’insère au niveau du fémur pour terminer sur le tibia. Son rôle principal est de contrôler le déplacement du tibia vers l’arrière par rapport au fémur.

Particulièrement solide, il est rarement lésé. Pourtant, il se déchire parfois dans le cadre d’un grand traumatisme ou d’un accident sportif. Cette lésion qui empêche le ligament d’assurer ses fonctions est appelée rupture du ligament croisé postérieur.

Rupture du ligament croisé postérieur : définition

La rupture du ligament croisé postérieur LCP correspond à la déchirure de ce ligament. Elle peut être : 

  • Partielle : La lésion atteint une partie des fibres qui constituent le ligament croisé postérieur. 
  • Complète : Toutes les fibres sont rompues. 

Une rupture du ligament croisé postérieur, moins douloureuses que la déchirure de l’autre ligament croisé, peut tout de même entraîner des modifications dans les mouvements du genou. Le corps compense la fonction non assurée par le ligament croisé postérieur. Ce mécanisme peut causer une usure prématurée des cartilages de l’articulation du genou. Elle peut se faire au milieu du ligament, au niveau de son insertion tibiale ou au niveau de son insertion fémorale.

La plupart du temps, cette pathologie fait suite à un traumatisme violent du genou ou à un traumatisme direct au niveau de l’avant du tibia. On le rencontre donc souvent dans des accidents de la route avec une victime cycliste ou au cours d’activités sportives (ski, football, sport de combat… Plus rarement, un choc sur un genou en extension peut également causer la rupture de ce ligament.

Contrairement aux autres ligaments du genou, la rupture du LCP est souvent associée à la rupture d’un ou de plusieurs autres ligaments. Cela augmente les risques d’arthrose du genou (gonarthrose). 

Selon l’intensité de la pathologie, on classe les ruptures du ligament croisé postérieur en trois catégories : 

  • Grade I : la rupture du LCP est minime et sans laxité.
  • Grade II : la rupture est dite moyenne et sans laxité.
  • Grade III : la rupture est totale et avec laxité. 

Manifestations cliniques d’une rupture du ligament croisé postérieur

Dans les cas les plus bénins de la rupture du ligament croisé postérieur, la pathologie peut être silencieuse pendant plusieurs jours ou semaines. Il est donc important de connaître ses principaux symptômes :

  • Un claquement audible ou une sensation de déchirure au moment du traumatisme.
  • Un gonflement du genou important (oedème) qui persiste après le traumatisme.
  • Une violente douleur au niveau du creux poplité qui diminue ensuite à mesure que le genou dégonfle.
  • Une sensation d’instabilité et de dérobement du genou pendant la marche.
  • Marche difficile ou impossible et incapacité de prendre appui sur sa jambe.

Diagnostic d’une rupture du LCP

Initialement, le diagnostic peut être difficile à cause de la douleur vive, surtout en cas de lésion isolée. Il repose d’abord sur l’examen clinique : 

  • Présence d’un tiroir postérieur (genou fléchi à 70°, genou qui coulisse vers l’arrière de façon anormale)
  • Présence d’un genou qui s’étend trop (recurvatum)
  • Mouvements d’extension et de flexion impossibles ou difficiles
  • Genou douloureux
  • Impact ou contusion à l’avant du genou au niveau du tibia.
  • Laxité ou non du genou (test tibial step off 96)
  • Hémarthrose (épanchement de sang dans l’articulation)

Le médecin va également rechercher de potentielles lésions associées. Afin de confirmer le diagnostic, des examens d’imagerie complémentaires peuvent être menés :

  • L’IRM (Examen d’Imagerie par Résonance Magnétique) est pour confirmer le diagnostic suspecté à l’examen clinique. Il permet aussi de détecter d’éventuelles lésions méniscales ou ligamentaires associées. 
  • Les radiographies vont permettre d’identifier une éventuelle fracture osseuse à la base du ligament ou un potentiel arrachement osseux des épines tibiales.
  • Des radiographies dynamiques (TELOS) mesurent précisément le tiroir postérieur et de déterminer le degré de laxité postérieure.

Quel est le traitement d’une rupture du ligament croisé postérieur ?

Dans le cas d’une rupture du ligament croisé postérieur, la batterie d’examens permet également d’orienter le type de traitement.

Traitement médical

Le LCP, contrairement au LCA, est très vascularisé et a un potentiel de cicatrisation. Un traitement conservateur est souvent conseillé dans un premier temps, principalement en cas de rupture isolée. Ce traitement fonctionnel repose sur plusieurs étapes : 

  • Glaçage du genou ou compresses froides plusieurs fois par jour. 
  • Port de  bas de contention et élévation de la jambe pour réduire l’œdème.
  • Repos de l’articulation avec mise en décharge pendant environ 6 semaines.
  • Programme de réadaptation et de soins : contractions isométriques, renforcement musculaire, cryothérapie…
  • Prise d’antalgiques ou d’AINS par voie orale si nécessaire

Traitement chirurgical d’une rupture du LCP

En cas de lésions ligamentaires associées, le traitement est chirurgical. L’intervention permet au genou de retrouver une stabilité. La ligamentoplastie consiste à reconstruire le ligament à son emplacement exact. Un greffon de tendon rotulien est prélevé sur le patient lui-même puis est introduit à la place du ligament rompu. L’opération dure une heure environ et se réalise sous arthroscopie. Au cours de cette intervention, il est possible d’effectuer des gestes chirurgicaux complémentaires.

Suites opératoires et rééducation après une chirurgie du ligament croisé postérieur

Il est possible de reprendre la marche dès la sortie de l’intervention (avec attelles ou béquilles) mais une rééducation est nécessaire. Quatre semaines après l’intervention, il est possible de reprendre certains sports peu intenses comme la natation. La reprise des autres sports se fait entre 6 mois à un an après l’opération.

Rupture du ligament croisé postérieur : quels sont les risques de la chirurgie ?

Les complications liées à la ligamentoplastie sont rares. Comme pour toute chirurgie, il existe un risque d’hématome qui se résorbe spontanément et un risque de phlébite. De façon encore plus rare, des raideurs articulaires ou une infection peuvent survenir.