Luxation acromio-claviculaire

L’épaule fait souvent l’objet d’atteintes traumatiques occasionnant des luxations acromio-claviculaires. Cette pathologie fréquente en traumatologie a un diagnostic parfois difficile. Une prise en charge inadaptée peut avoir des conséquences importantes sur la fonction du membre supérieur.

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Qu’est ce qu’une luxation acromio-claviculaire ?

L’épaule est l’articulation du corps humain qui a les amplitudes articulaires les plus grandes. La ceinture scapulaire est un complexe articulaire permettant de positionner le bras dans tous les plans de l’espace grâce à trois articulations : articulations gléno-humérale, sterno-claviculaire et acromio-claviculaire. Cette dernière lie l’extrémité externe de la clavicule à l’acromion, petite articulation qui permet à la clavicule d’exécuter le mouvement de rotation avant vers arrière. 

La luxation acromio-claviculaire correspond à une lésion grave (plus avancée que l’entorse) de l’articulation du même nom. Plusieurs ligaments de la clavicule sont totalement rompus.

La gravité de la disjonction acromio-claviculaire et l’importance de la luxation se fait selon cette classification : 

Stade 1 : Distension ligamentaire simple sans rupture
Stade 2 : Subluxation de l’épaule (rupture des ligaments acromio-claviculaires)
Stade 3 : Luxation de l’épaule (rupture des ligaments acromio-claviculaires et des ligaments coraco-claviculaires)
Stade 4 : Rupture des ligaments précités et rupture de la chape deltotrapézoïdienne

Le patient souffrant d’une luxation acromio claviculaire va remarquer que l’épaule se déforme et laisse apparaître une saillie au niveau du bord de la clavicule. Il note aussi une douleur vive ou lancinante, une impotence et un œdème.

Les causes d’une luxation acromio-claviculaire

La luxation acromio-claviculaire est surtout rencontrée en traumatologie sportive. Il s’agit de lésions fréquentes survenant à la suite d’une chute sur l’épaule (avec bras en adduction) ou d’un traumatisme lors de la pratique de sports de contact ou de sports intenses comme le ski, le judo, le football américain ou le rugby. Le traumatisme provoque un abaissement de l’acromion. Les contraintes sont transmises à à la clavicule qui absorbe le choc via les ligaments acromio-claviculaires et coraco-claviculaires. Plus rarement, il peut survenir une lésion de la chape trapézo-deltoïdienne.

Le diagnostic d’une luxation acromio-claviculaire

La prise en charge de la luxation acromio-claviculaire est guidée par les examens clinique et radiologique.

Examen clinique 

L’évaluation clinique consiste à déceler différents symptômes visibles au niveau de la partie supérieure de l’épaule : 

  • Une douleur précise sur l’articulation acromio-claviculaire (stade I)
  • Une impotence
  • Une saillie de l’extrémité distale de la clavicule et touche de piano (Stade II)
  • Tiroir antéropostérieur (stade III et IV)

Examen d’imagerie

La radiographie de face de l’articulation acromio-claviculaire révèle un déplacement et précise son importance. La classification de Rockwood, basée sur ces radiographies standards, associe un stade radiologique à un traitement.

Traiter une luxation acromio-claviculaire

La luxation acromio-claviculaire est une des luxations qui ne nécessite pas forcément une réduction. Les traitements, selon le stade de la lésion, vont du traitement conservateur au traitement chirurgical. 

Le traitement conservateur est indiqué si la radiographie révèle : 

  • Une absence de déplacement
  • Un déplacement supérieur de moins de 25 % par rapport à la distance coraco-claviculaire contro-latérale

Le traitement conservateur est une immobilisation coude au corps (avec une attelle ou une écharpe antalgique) suivie d’une rééducation fonctionnelle pour restaurer une mobilité normale de l’épaule. La déformation de l’épaule peut être définitive.

Le traitement chirurgical est indiqué si la radiographie révèle : 

  • Un déplacement postérieur ou inférieur
  • Un déplacement supérieur de plus de 100 %

Différentes techniques chirurgicales existent selon que la prise en charge soit précoce ou non. En général, il s’agit de stabiliser la clavicule par un transfert de ligament ou l’implantation d’un ligament artificiel qui permet de bien positionner la clavicule. Ce ligament est introduit par une incision en épaulette et fixé par une agrafe à l’omoplate. Il permet aux ligaments naturels suturés avec lui de mieux cicatriser. Un procédé d’ostéosynthèse provisoire permet de protéger les sutures. S’il s’agit de lésions anciennes, la reconstitution des ligaments n’est pas possible avec les ligaments qui sont souvent calcifiés. Plusieurs techniques sont possibles : 

  • Une ligamentoplastie acromio-claviculaire
  • Le procédé de Dewar et Barringto
  • La résection de l’extrémité distale de la clavicule

Une mise en repos d’environ un mois est ensuite nécessaire. La rééducation est indispensable. Des douleurs peuvent encore être présentes pendant plusieurs mois mais elles disparaissent en général progressivement.