Arthrolyse de hanche

Un conflit antérieur de la hanche ou conflit fémoro-acétabulaire correspond à un contact anormal à l’intérieur de l’articulation de la hanche, entre le bassin et le fémur. Il s’agit d’un contact excessif entre le col du fémur et le bord du cotyle, la cavité du bassin qui accueille la tête du fémur. Le bourrelet du cartilage dont la fonction est d’amortir le contact entre les cartilages de la tête fémorale et du cotyle peut être altéré, entraînant des lésions sur le cartilage qui recouvre les surfaces articulaires. Ce risque de lésions cartilagineuses et tissulaires peut évoluer vers une arthrose de la hanche.

La répétition de ces contacts entraîne des douleurs inguinales lancinantes dans la région de l’aine et parfois, du membre inférieur. Ces douleurs sont particulièrement ressenties en position assise et lors d’un effort physique. Le conflit provoque aussi une limitation de la mobilité au niveau de la hanche. Pour compenser, les patients atteints effectuent des mouvements inconscients qui peuvent aboutir à une surcharge articulaire et la répétition de microtraumatismes.

Le conflit antérieur de la hanche peut être occasionné par : 

• La pratique de certains sports (danse, arts martiaux) sollicitant l’articulation de la hanche
• La présence de certaines anomalies (bosse à la face antérieure du col, pince acétabulaire au niveau du cotyle, déformation osseuse congénitale)
• Mouvements extrêmes de la hanche répétés

Le but d’une arthrolyse simple de la hanche est de corriger les anomalies anatomiques responsables des symptômes douloureux pour récupérer une mobilité normale. L’intervention permet aussi de prévenir de futures lésions cartilagineuses ou du labrum acétabulaire. 

En effet, en présence d’un conflit antérieur de la hanche, certains sports et certains mouvements quotidiens ne peuvent pas être effectués. Si le conflit ne disparaît pas, l’articulation de la hanche se dégrade progressivement.

Une arthrolyse de la hanche peut être envisagée si les symptômes du conflit de la hanche durent deux mois ou plus. Elle consiste à faire disparaître le contact excessif entre le col du fémur et le bord du cotyle qui occasionne les intenses douleurs. Elle se déroule selon plusieurs étapes :

• La bosse à la face antérieure du col du fémur est réséquée en présence d’une anomalie au niveau du col fémoral.
• Le bourrelet est détaché et le débord du cotyle est raboté en présence d’une anomalie du cotyle.
• Le bourrelet est réinséré.
• Des mouvements extrêmes de la hanche permettent de contrôler le geste opératoire.
• Un pansement stérile est mis en place et est surveillé.

Une arthrolyse de la hanche peut être réalisée par voie antérieure (incision courte à la partie antérieure de la hanche) ou sous arthroscopie (petites incisions autour de la hanche).  L’intervention dure une heure environ et se pratique sous anesthésie générale (exceptionnellement sous rachianesthésie).

Certains risques sont spécifiques à l’arthrolyse de hanche : 

• La zone opérée peut saigner et former un hématome.
• Infection de l’articulation ou lésion des nerfs (très rare)
• Phlébite (en prévention, un traitement anticoagulant est prescrit pendant plusieurs semaines)

Une arthrolyse de hanche réussie permet de faire disparaître les douleurs et de récupérer totalement et rapidement sa mobilité. Dans le même temps, l’opération permet aussi de prévenir la dégradation de l’articulation de la hanche et, ainsi, l’apparition de l’arthrose.

Le lendemain de l’intervention, le patient est aidé par un kinésithérapeute pour se lever et marcher. Des cannes sont également parfois utiles durant les premiers jours qui suivent l’arthrolyse de hanche.

La reprise progressive des activités se fait sans l’aide d’un kinésithérapeuthe. Dans 90% des cas, la fonction de la hanche est améliorée et dans 80% des cas, la reprise des activités sportives est possible. Les résultats sont encore meilleurs quand l’intervention est réalisée avant l’apparition de lésions cartilagineuses.

Il est possible de conduire dès la sortie de l’hôpital. L’activité professionnelle peut être reprise entre deux semaines à un mois après l’arthrolyse de hanche selon l’emploi en question. Enfin, trois mois après l’opération, les activités sportives débutent progressivement. Le 6ème mois marque le début des reprises du sport en compétition.