Fracture de la clavicule

La clavicule est un os long de l’épaule en forme de S qui constitue la ceinture scapulaire avec l’acromion et le manubrium. Elle joint l’omoplate au sternum et lie les muscles de l’épaule et du cou (deltoïde, grand pectoral et trapèze). Située dans la partie supérieure du thorax, elle joue avec les ligaments un rôle dans la mobilité et dans la stabilisation de l’épaule. La clavicule est proche des vaisseaux et des nerfs qui se dirigent vers le bras en passant sous son tiers interne.

On peut diviser la clavicule en trois parties : la partie médiale, la partie moyenne et la partie latérale. On parle de fracture de la clavicule quand, après à un traumatisme, l’os se brise. La fracture peut se situer : 

• Au centre de l’os (fracture la plus courante)
• Au niveau de l’extrémité droite
• Au niveau de l’extrémité gauche (fracture la plus rare)

La fracture de la clavicule peut être liée à des lésions multiples et peut engendrer le déplacement de la clavicule.

La fracture de la clavicule est très fréquente et le plus souvent bénigne. Elle représente jusqu’à 45% des fractures de la région de l’épaule. Le plus souvent, elle survient chez l’enfant ou chez les hommes de moins de 25 ans. 

La fracture de la clavicule survient principalement à la suite d’un traumatisme comme  :

• Un accident de la voie publique (accident de vélo ou de moto)
• Un choc indirect (chute sur l’épaule comme au ski)
• Un contact violent lors de la pratique de certains sports (judo).
• Un accouchement compliqué pour les nouveaux nés (fracture obstétricale)

Les fractures concernent le plus souvent le tiers moyen car c’est une zone de faiblesse de la clavicule. Certains facteurs liés à l’âge comme l’ostéoporose peuvent également expliquer la survenue d’une fracture de la clavicule.

La fracture de la clavicule est une pathologie qui se manifeste par une vive douleur qui peut devenir handicapante. Selon les patients, on peut aussi entendre un craquement lors de la fracture de l’os, un gonflement de la clavicule, des hématomes, une rigidité du bras, un affaissement vers l’avant de l’épaule, une bosse ou encore un saignement. Le patient est généralement dans l’incapacité totale de bouger le bras. Certaines personnes se plaignent aussi de vertiges et de nausées. Enfin, dans les cas les plus sévères, on peut observer une diminution respiratoire (dans le cas d’un pneumothorax) et une perte de sensibilité dans le bras et l’épaule (dans le cas d’une atteinte des nerfs).

Le diagnostic d’une fracture de la clavicule se fait généralement aisément via une palpation et une radiographie. 

Examen clinique 

La prise de connaissance de la cause de la survenue de la fracture est essentielle. Ensuite, le médecin examine cliniquement l’épaule à la palpation. Il recherche les points de douleur et un hématome. À l’inspection, il peut observer  un abaissement de l’épaule ou une saillie mobile. De légers tests de mouvement permettent de détecter la présence ou non d’un problème de mobilité. Enfin, il recherche des signes de complications rares comme une atteinte pulmonaire ou une lésion neurologique du membre supérieur.

Examen d’imagerie

La radiographie est souvent le seul examen nécessaire pour confirmer le diagnostic d’une fracture de la clavicule. Elle indique son degré de gravité, le nombre et la position de ses fragments et sa localisation. Dans certains cas, d’autres imageries sont utiles pour déceler des complications : 

• Le scanner en 3 dimensions permet de mieux évaluer la position des fragments.
• L’échographie ou l’angiographie est utilisée en cas de doute sur la présence d’une lésion vasculaire.
• L’électromyogramme permet de déceler une atteinte des nerfs.
• Si un pneumothorax est suspecté, une radiographie du thorax peut être nécessaire.

Le traitement d’une fracture de la clavicule est d’abord fonctionnel. Souvent, la fracture de la clavicule ne nécessite pas de chirurgie car c’est un os qui peut consolider seul. Le traitement consiste en une immobilisation (écharpe, anneaux claviculaires ou gilet orthopédique) de quatre à six semaines. La rééducation douce débute quand l’épaule n’est plus douloureuse. 

Une intervention chirurgicale est proposée quand : 

• Un espace trop important existe entre les fragments osseux
• La fracture est localisée à proximité du moignon de l’épaule
• Le patient doit impérativement retrouver une mobilité complète de l’épaule pou son activité sportive ou professionnelle
• Des lésions neurovasculaires sont associées

L’intervention consiste à venir fixer les fragments de la clavicule et corriger le déplacement de la fracture. Plusieurs techniques sont possibles :  

• La pose d’une plaque anatomique
• Brochage ou mise en place d’un ligament artificiel (en cas de fracture du bord externe de la clavicule)
• Mise en place d’une plaque vissée avec greffe osseuse dans le cas d’une pseudarthrose (absence de consolidation après une fracture)
• Une greffe et une mise en place d’une plaque vissée dans le cas d’un cal vicieux (consolidation en mauvaise position d’une fracture)