Réparation de la coiffe des rotateurs

L’épaule correspond à l’articulation entre l’omoplate (scapula) et l’humérus. La coiffe des rotateurs sont les tendons qui relient les muscles supra-épineux, infra-épineux, sub-scapulaire et petit rond. Chaque tendon s’insère au niveau de la tête humérale et permet la mobilisation de l’épaule. Pendant les mouvements de rotation de l’épaule et d’élévation du bras, ils peuvent frotter contre l’acromion, partie voûtée de l’omoplate. Ce contact répété peut entraîner la rupture d’un ou de plusieurs tendons de la coiffe des rotateurs. Il arrive que cette pathologie survienne également en cas de tendinite ou après un accident sportif. La rupture de la coiffe des rotateurs se manifeste par une vive douleur, des difficultés à mobiliser le bras et une perte de force. Dans quelques cas, elle peut être asymptomatique. 

Sans prise en charge, la rupture des tendons de la coiffe des rotateurs évolue inéluctablement vers une aggravation de la pathologie et une dégradation progressive de l’articulation. Dans un premier temps, un traitement médical (et rééducation) est indispensable. En cas d’échec de cette solution, une réparation chirurgicale est proposée. Cette intervention vise à soulager la douleur et à récupérer la force et la mobilité de l’épaule.

La réparation de la coiffe des rotateurs vise à réinsérer le tendon rompu au niveau de son emplacement naturel. Ce geste, réalisé sous arthroscopie (sans ouvrir l’articulation de l’épaule), se déroule en plusieurs étapes :

• Anesthésie loco-régionale ou générale
• Incisions autour de l’épaule pour introduire l’arthroscope et des instruments de petite taille
• Nettoyage de l’épaule
• Résection des tissus inflammatoires
• Préparation de l’os et du tendon
• Vissage d’ancres résorbables et radio-transparentes au niveau de l’humérus 
• Le tendon est appliqué à l’os à l’aide de fils non-résorbables
• Résection de la saillie osseuse de l’acromion (acromioplastie)
• Mise en place d’un pansement stérile
• Après l’intervention, le bras est posé sur un coussin d’abduction

L’intervention dure en moyenne une heure. Il faut savoir que pour avoir recours à cette chirurgie,  la rupture de coiffe doit être réparable, c’est-à-dire ne pas présenter d’atrophie significative des corps musculaires, d’arthrose gléno-humérale ou de capsulite rétractile. Une fois cette première étape terminée (le tendon est en position correcte sur la tête humérale), la seconde phase correspond à la guérison du tendon à l’os. La suture tendon est solide mais nécessite une rééducation à suivre pour être optimale.

Une rééducation de plusieurs mois est nécessaire après la chirurgie arthroscopique de la coiffe des rotateurs. Elle n’est efficace qu’avec une participation active du patient. Ce travail avec un kinésithérapeute vise à récupérer la mobilité active et la force musculaire de l’épaule. On la divise généralement en trois phases : 

• Pendant les six premières semaines, la rééducation consiste à garantir la cicatrisation des tendons et à récupérer les mobilités passives. Il s’agit d’exercices à vitesse lente. Il est important de conserver un minimum d’activité physique comme la marche. 
• Les quarante cinq jours suivants ont pour objectif la récupération des amplitudes de l’épaule et d’une autonomie. Des exercices actifs sont ajoutés à la rééducation. 
• Les trois derniers mots sont une phase de renforcement. Elle permet de reprendre les activités professionnelles et sportives.

Les résultats de la réparation de la coiffe des rotateurs comprennent en général la disparition des douleurs, une amélioration de la fonction de l’épaule et un regain de force entre 3 à 6 mois après la réparation. La guérison du tendon à l’os prend plusieurs mois après l’intervention. Elle est obtenue dans 60 à 80% des cas, 90% pour les moins de 55 ans. Une guérison partielle est suffisante pour observer des résultats significativement améliorés. Une cicatrisation de qualité ne dépend pas seulement de l’âge mais aussi de la qualité du tendon et de l’ancienneté de la lésion.