Arthrolyse de l’épaule

Deux pourcents de la population, principalement des femmes, sont touchés par une raideur dans l’épaule. C’est un symptôme qui peut révéler des pathologies diverses. Le diagnostic est clinique. On peut classer les raideurs de l’épaule en plusieurs types : 

• Les raideurs spontanées (ou idiopathiques) : capsulites rétractiles primitives. 
• Les raideurs post-traumatiques : luxation, fracture…
• Les raideurs post-chirurgicales secondaires : après une stabilisation de l’épaule, la pose d’une prothèse ou encore une chirurgie de la coiffe.

L’épaule est notamment constituée de ligaments, d’une capsule et de tendons. Des cicatrices formées dans les tissus bloquent l’épaule. Les tissus adhérents se figent sur et autour de l’articulation qui perd en mobilité. Dans la majorité des cas, on observe la présence d’arthrose. Une raideur dans l’épaule se manifeste par de fortes douleurs handicapantes. 

Le traitement médical est la règle pour une raideur à l’épaule. Le recours à la chirurgie est strictement limité aux échecs de ces traitements : rééducation conventionnelle infradouloureuse, techniques d’autorééducation associées à une prescription médicamenteuse. On ne peut planifier une arthrose de l’épaule que si le traitement médical a bien été mis en place et que l’évolution de la pathologie n’est pas favorable. Généralement, il s’agit aussi d’une accumulation de symptômes qui ne peuvent être uniquement soulagés par le traitement médical. L’opération est alors la seule solution pour retrouver une mobilité de l’épaule. La plupart du temps, un arthroscanner est nécessaire pour valider l’indication chirurgicale.

Une arthrolyse permet de nettoyer complètement l’épaule encombrée en retirant les adhérences de l’articulation (tous les tissus responsables de la perte de mobilité). Chaque structure de l’épaule est libérée pour que le patient retrouve les mouvements de son articulation.

L’arthrolyse de l’épaule, réalisée sous arthroscopie, dure une à deux heures. L’opération consiste à retirer la fibrose ou les cicatrices formées autour des structures de l’articulation.

Pour libérer l’épaule de ses adhérences, l’intervention suit ce déroulé :

• Un liquide stérile est injecté via une arthro-pompe pour donner de la visibilité.
• L’opération se fait par voie intra-articulaire postérieure ou par voie extra-articulaire latérale.
• Des incisions sont réalisées pour introduire une caméra et les instruments chirurgicaux.
• Chaque cicatrice est retirée.
• Les structures de l’épaule sont libérées.
• Une acromioplastie peut être réalisée dans le même temps opératoire en cas de conflit associé.

Les suites opératoires sont souvent marquées par des douleurs. Un traitement anti-douleur est surveillé. L’épaule peut être immobilisée dans une attelle mais la rééducation débute rapidement, selon les prescriptions du chirurgien. La kinésithérapie permet de mobiliser l’articulation dès le lendemain de l’intervention. Elle est fondamentale pour retrouver toute la mobilité de l’épaule. L’autonomie, au début diminuée, s’améliore progressivement au fur et à mesure de la rééducation, toujours adaptée et réadaptée selon l’évolution de l’épaule. Un suivi minutieux est assuré par l’équipe médicale. 

Généralement, il est possible de reprendre le volant environ 6 semaines après l’arthrolyse de l’épaule. En revanche, certaines activités professionnelles doivent être arrêtées pendant plusieurs mois. Enfin, les activités sportives  peuvent être reprises trois à six mois mois après l’intervention.

L’arthrolyse de l’épaule vise à améliorer la fonction globale de l’articulation en faisant disparaître les causes de la raideur et les douleurs associées. Les résultats sont très satisfaisants mais il arrive qu’il ne soit pas possible de récupérer une mobilité normale de l’épaule (elle sera toujours améliorée). Les douleurs disparaissent peu à peu complètement.