Tendinite du tendon rotulien

La tendinite la plus fréquente du genou est celle du tendon rotulien. Dans les cas les plus sévères ou mal traités, une intervention chirurgicale peut être envisagée pour traiter cette pathologie très fréquente chez le sportif.

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Articulation du genou : anatomie

La complexité de l’articulation du genou tient en la variété des éléments qui la composent. Elle fait le lien entre le fémur, le tibia et la rotule (ou patella). Sa stabilité et sa mobilité sont assurées par des ligaments (les croisés, les latéraux, les rotuliens) et des tendons (tendon quadricipital et tendon rotulien). Ces derniers sont des cordes de tissu fibreux qui lient les muscles aux os. Leurs propriétés élastiques leur permettent de contrôler les contraintes liées aux efforts du genou.

Le tendon rotulien, aussi appelé tendon patellaire, est situé en dessous du tendon quadricipital. Il s’insère sur la partie supérieure de la rotule et finit au niveau de la tubérosité tibiale antérieure. C’est un tissu particulièrement dense qui, en relayant l’action du quadriceps sur la rotule, permet l’extension de l’articulation.

Suite à des efforts physiques, généralement dans le cadre sportif, le tendon rotulien peut s’inflammer.

La tendinite rotulienne

La tendinite rotulienne correspond à une inflammation du tendon rotulien (ou patellaire).  Cette pathologie est aussi connue sous le nom de “genou du sauteur”. En effet, on la rencontre le plus souvent chez les sportifs qui pratiquent une discipline demandant des sauts (le basketball par exemple) ou nécessitant de la course à pied.

Cette blessure est intimement liée à la surutilisation du tendon patellaire. Cela engendre de petites déchirures répétées au niveau du tendon qui provoquent l’inflammation et donc l’affaiblissement du tendon. Si la lésion persiste plusieurs semaines, on peut parler de tendinite.

La pathologie a un démarrage généralement progressif. Les douleurs sont d’abord légères puis modérées, ce qui rend cette tendinite difficile à diagnostiquer et évaluer. Elle peut ensuite évoluer en trois stades : 

  • Réactionnel
  • Remaniement
  • Dégénérescence

Au fur et à mesure que la pathologie évolue, les douleurs deviennent de plus en plus intenses et par là, incommodantes.

Les causes et facteurs d’une tendinite du tendon rotulien

La tendinite rotulienne survient en grande majorité dans les sports de sauts, de course et d’appuis-réceptions (haies, basket-ball, saut en longueur, volleyball…). Elle peut être causée par : 

  • Des sollicitations excessives et répétées du tendon
  • Une tension excessive et brutale du tendon
  • Un choc direct ou un frottement répété sur le tendon 

Les tendinopathies sont favorisées par : 

  • La pratique d’un sport sur des surfaces dures ou port de chaussures non adaptées
  • L’augmentation de l’intensité du sport
  • Une alimentation peu équilibrée, la déshydratation, la consommation d’alcool, la fatigue…
  • Un déséquilibre musculaire qui induit une traction inégale du tendon rotulien
  • Des muscles ischio-jambiers et quadriceps pas assez flexibles ou qui remontent trop brutalement à l’arrière des cuisses
  • Une pronation excessive du pied

Quels sont les symptômes d’une tendinite rotulienne ou “jumper knee” ?

La tendinite rotulienne est silencieuse au début de la pathologie. Pour la reconnaître, il faut prêter attention aux signes évocateurs suivants : 

  • Une douleur à la pointe de la rotule ou au milieu du tendon, apparaissant de manière progressive et se réveillant en cas de mise en tension des cuisses
  • Un dysfonctionnement du tendon lors de la course à pied, de sauts ou d’atterrissages
  • Un tendon sensible à la palpation
  • Un gonflement et une sensations de chaleur au niveau du genou

Le diagnostic d’une tendinite du tendon rotulien

Le diagnostic d’une tendinite passe tout d’abord par un examen clinique minutieux. Le médecin procède à un interrogatoire pour évaluer le degré d’intensité des symptômes et de gravité de la tendinite. La palpation et l’application précise de pressions lui permettent de localiser la zone de la blessure (généralement au niveau de la partie antérieure du genou). Des zones de rupture partielle se manifestent par des sensations d’encoche.

Le diagnostic de tendinite rotulienne doit ensuite être confirmé par des imageries

  • Les radiographies en rayon mou évaluent les calcifications au sein du tendon, la position et la hauteur de la rotule et l’épaississement éventuel du tendon rotulien.
  • Une échographie met en évidence cet épaississement accompagné de nodules inflammatoires et peut révéler les déchirures du tendon rotulien. 
  • Une IRM est utile en cas de traitement chirurgical prévu. Il peut mettre en lumière des changements dans le tendon rotulien.

Peut-on prévenir une tendinite rotulienne ?

Il existe en effet plusieurs moyens de prévenir une tendinite rotulienne :

  • Appliquer de la glace sur la zone du genou à la moindre douleur. 
  • Laisser le genou au repos jusqu’à disparition de la douleur.
  • S’échauffer pendant 15 minutes avant toute activité sportive et s’étirer régulièrement (assouplissements de la chaîne antérieure du genou).
  • S’assurer de posséder un équipement sportif adapté.
  • Faire des exercices de renforcement musculaire de la cuisse.

Comment traiter une tendinite rotulienne ?

Dans la majorité des cas, le traitement de la tendinite de la rotule est médical. La principale mesure est l’arrêt du sport et le repos jusqu’à que le tendon  actif soit totalement indolore. Il est possible de mobiliser le genou avec des activités douces. Un traitement médicamenteux peut être prescrit si les douleurs sont importantes. Évidemment, ce traitement conservateur implique aussi une rééducation (physiothérapie, massage, mésothérapie, kinésithérapie..).

Dans les cas les plus sévères ou si le traitement médical s’est révélé inefficace, une opération chirurgicale peut être recommandée : 

  • Le peignage du tendon rotulien consiste à retirer les fibres lésées et les nodules.
  • La désinsertion du tendon rotulien permet de le réinsérer plus solidement dans la rotule.