Résection acromio claviculaire

L’arthropathie acromio-claviculaire est une pathologie liée à l’usure de l’articulation du même nom. L’articulation acromio-claviculaire, située entre l’acromion et la clavicule, intervient dans la mobilité globale de l’épaule sans toutefois être très mobile. La surface articulaire de la clavicule s’appuie sur celle de l’acromion. L’usure de l’épaule explique des contacts anormaux entre ces deux os qui provoquent des douleurs généralement handicapantes. Cette usure peut être naturelle (dégénérative) ou survenir à la suite d’un traumatisme ou de micro-traumatismes répétés au niveau de l’épaule (notamment chez les sportifs et les travailleurs manuels). 

Il arrive que l’arthropathie acromio-claviculaire ne soit pas symptomatique. Cependant, elle est rarement isolée. Elle est dans la majorité des cas associée à une pathologie de la coiffe des rotateurs, du biceps ou à une arthropathie gléno-humérale. En cela, elle peut parfois être difficile à diagnostiquer. Le patient ressent généralement des douleurs mal localisées en mouvement. On reconnaît la pathologie à l’examen radiologique en décelant des ostéophytes, une disparition du ménisque ou un pincement articulaire.

Un simple traitement médical peut suffire quand l’arthropathie est rapidement diagnostiquée.  Il consiste généralement en : 

• Un repos sportif (environ 15 jours)
• Une prise d’antalgiques
• Une cryothérapie éventuelle et de la posturologie
• Une infiltration de corticoïdes  dans des cas plus importants

Dans le cas où l’arthropathie acromio-claviculaire est trop avancée ou que les douleurs persistent malgré le traitement médical, la chirurgie est indispensable. Ce traitement chirurgical de l’arthrose acromio-claviculaire est la résection acromio-claviculaire.

Cette chirurgie non obligatoire se réalise sous arthroscopie ou à ciel ouvert. Elle vise à  réséquer quelques millimètres sur la partie distale de la clavicule, sur le ménisque et sur l’acromion.

La décompression acromio-claviculaire se déroule ainsi :  

• Anesthésie générale ou anesthésie loco régionale. 
• Incision cutanée via un arthroscope pour introduire une caméra et des instruments
• Identification des zones usées
• Résection acromio-claviculaire arthroplastique (environ 8 mm du bord latéral de la clavicule et 2 mm du bord médial de l’acromion) qui permet la création d’un espace d’environ un centimètre entre les deux os
• Fermeture des voies avec des fils résorbables
• Mise en place de pansements et d’une écharpe

Grâce à cette opération, l’acromion et la clavicule ne sont plus en contact. Cette technique a l’avantage de préserver les ligaments de l’articulation, ce qui évite une déstabilisation articulaire. D‘autres gestes peuvent être effectués dans le même temps opératoire en cas de lésions associées.

Après une résection acromio-claviculaire, la récupération fonctionnelle est rapide car cette intervention conserve l’intégrité du système stabilisateur de l’articulation. Le membre supérieur est d’abord immobilisé pendant deux jours. Il est tout de même nécessaire de suivre une rééducation et une auto-rééducation pour retrouver la mobilité de l’épaule et une autonomie et éviter tout enraidissement de l’épaule. Parfois, il est possible de mettre en place de la cryothérapie pour récupérer plus rapidement.

Les suites opératoires peuvent comprendre des douleurs importantes. Un traitement antalgique et anti-inflammatoire est systématiquement prescrit. Le patient peut aussi observer une petite ecchymose qui disparaît en plusieurs semaines. Il est recommandé de ne pas porter de charges lourdes pendant la rééducation. À partir du deuxième mois, il est progressivement possible de reprendre le travail et le sport.

Globalement, une résection acromio-claviculaire offre de très bons résultats. Elle permet d’améliorer la fonction globale de l’épaule en faisant disparaître les douleurs (et leurs causes). En supprimant le contact douloureux, le patient peut observer une amélioration des symptômes dans les premières semaines post-opératoires et retrouver à terme une fonction normale de l’épaule (la plus proche de sa fonction native). Des douleurs climatiques ou positionnelles peuvent persister mais, en général, la majorité des douleurs disparaissent.