• L’opération du ligament croisé antérieur (LCA) consiste à reconstruire le ligament par une greffe, et non à le réparer, afin de restaurer durablement la stabilité du genou.
• Elle est surtout indiquée en cas d’instabilité persistante, notamment chez les patients actifs ou sportifs, lorsque la rééducation seule ne suffit pas.
• La chirurgie est réalisée par arthroscopie, selon des techniques fiables et bien codifiées (ligamentoplastie), avec un faible taux de complications lorsque l’indication est bien posée.
• La récupération est progressive et repose sur une rééducation structurée sur plusieurs mois, indispensable pour retrouver force, stabilité et confiance.
• Les résultats sont globalement très bons, avec une récupération fonctionnelle satisfaisante dans la grande majorité des cas, permettant souvent une reprise du sport dans de bonnes conditions.
Opération du ligament croisé antérieur
Résumé : ce qu’il faut retenir
Les 6 questions que j’entends le plus en consultation
L’opération du ligament croisé antérieur est-elle obligatoire ?
Non. Elle dépend de l’instabilité, de l’âge et du niveau d’activité.
Chez les patients plus âgés et peu actifs, la rééducation peut suffire.
Chez les patients jeunes et actifs, la chirurgie est le plus souvent proposée en cas d’instabilité.
Peut-on vivre sans ligament croisé antérieur ?
Oui, dans certains cas.
Un genou instable expose toutefois à des dérobements et à des lésions secondaires à long terme.
Pourquoi ne peut-on pas simplement « recoudre » le ligament ?
Le ligament croisé antérieur cicatrise mal.
Il est donc reconstruit avec un greffon afin d’assurer une stabilité durable.
L’opération du ligament croisé est-elle lourde ?
Non.
Il s’agit d’une chirurgie courante, réalisée par arthroscopie, le plus souvent en ambulatoire.
Combien de temps faut-il pour reprendre une vie normale ?
La marche est rapide.
La récupération complète nécessite une rééducation de plusieurs mois, notamment pour le sport.
Le résultat est-il durable ?
Oui.
Lorsque l’indication est bien posée et la rééducation correctement suivie, la stabilité du genou est durable.
Quand proposer une opération du ligament croisé antérieur ?
L’opération du ligament croisé antérieur (LCA) est proposée lorsque le genou ne parvient plus à assurer correctement sa fonction de stabilité, malgré une prise en charge adaptée.
Les situations les plus fréquentes sont :
• Sensation de genou qui lâche ou se dérobe, traduisant une instabilité fonctionnelle
• Difficulté à reprendre le sport ou certaines activités professionnelles exigeantes
• Échec d’une rééducation bien conduite, après plusieurs semaines ou mois
• Pratique de sports avec pivots, sauts ou changements de direction
• Présence de lésions associées, notamment méniscales ou cartilagineuses
Ces indications sont conformes aux recommandations actuelles, qui privilégient la reconstruction du LCA chez les patients jeunes et actifs présentant une instabilité persistante, afin de restaurer la stabilité du genou et de limiter les lésions secondaires.
À l’inverse, chez les patients peu actifs, sans instabilité fonctionnelle, ou en cas d’arthrose du genou avancée, la chirurgie du ligament croisé n’est généralement pas indiquée.
Un traitement non chirurgical (rééducation, adaptation des activités, prise en charge de l’arthrose) est alors privilégié et discuté au cas par cas.
Technique chirurgicale
L’intervention consiste à reconstruire le ligament croisé antérieur (LCA) à l’aide d’un greffon tendineux, le plus souvent prélevé sur le patient lui-même (autogreffe).
Le ligament rompu ne pouvant pas cicatriser spontanément, il n’est pas réparé : on crée un nouveau ligament fonctionnel, solide et correctement positionné.
Cette stratégie est conforme aux recommandations actuelles, qui privilégient la reconstruction anatomique du LCA afin d’assurer une stabilité durable du genou et de limiter les échecs à long terme.
Principes techniques
• Chirurgie réalisée par arthroscopie, à travers de petites incisions millimétriques, limitant les cicatrices et les douleurs post-opératoires
• Reconstruction anatomique du ligament, avec création de tunnels osseux tibial et fémoral positionnés au plus près de l’anatomie native
• Utilisation d’un greffon tendineux fiable, le plus souvent les ischio-jambiers, le tendon rotulien ou le tendon quadricipital
• Fixation solide du greffon, permettant une mise en tension adaptée et une bonne intégration progressive
• Choix de la technique individualisé, en fonction de l’âge, de l’activité, du morphotype et des lésions associées
• Durée opératoire moyenne : 45 à 60 minutes, le plus souvent en chirurgie ambulatoire
L’objectif de cette reconstruction est de restaurer la stabilité antérieure et rotatoire du genou, tout en respectant la biomécanique articulaire, afin de permettre une récupération fonctionnelle optimale.
Suites et récupération
Les suites opératoires sont en général simples et bien contrôlées lorsque la prise en charge est adaptée.
• Appui autorisé rapidement, souvent dès les premiers jours
• Rééducation débutée précocement, indispensable à la récupération
• Récupération progressive, s’étalant sur plusieurs mois
• Reprise du sport différée, selon l’évolution clinique et fonctionnelle
Les modalités précises de récupération, de rééducation et de reprise des activités sont détaillées dans une page dédiée.
Risques et complications
Comme toute intervention chirurgicale, l’opération du ligament croisé antérieur (LCA) comporte des risques.
Ils restent peu fréquents lorsque l’indication est bien posée, la technique maîtrisée et le suivi rigoureux.
Les principales complications possibles sont :
• Infection : rare, inférieure à 1 % des cas dans les séries actuelles
• Raideur articulaire : le plus souvent transitoire, favorisée par un retard de rééducation
• Douleurs persistantes : généralement modérées et régressives avec la prise en charge adaptée
• Complications thromboemboliques : très rares chez les patients jeunes et mobiles
• Nouvelle rupture du greffon : possible en cas de traumatisme ou de reprise sportive trop précoce
Les données de la littérature montrent que la reconstruction du LCA présente un taux de succès supérieur à 85–90 %, avec une amélioration significative de la stabilité et de la fonction du genou lorsque l’indication est correcte et la rééducation bien conduite.
Le taux de réintervention ou de reprise chirurgicale reste faible, généralement inférieur à 10–15 % à long terme.
Une évaluation personnalisée, une technique chirurgicale rigoureuse et un programme de rééducation structuré permettent de réduire fortement ces risques et d’optimiser les résultats fonctionnels.
Quels signes doivent vous alerter et quand consulter ?
Il est recommandé de consulter un spécialiste si :
• Vous ressentez une instabilité du genou dans la vie quotidienne
• Le genou lâche ou se dérobe lors de changements de direction
• Des gonflements répétés ou une appréhension aux mouvements apparaissent
• La reprise du sport est impossible ou anxiogène
• Les symptômes persistent malgré une rééducation bien conduite
• Vous souhaitez un avis spécialisé ou un second avis
Une consultation permet d’établir un diagnostic précis, d’évaluer la stabilité du genou et de définir la stratégie de prise en charge la plus adaptée, qu’elle soit chirurgicale ou non.
FAQ : opération du ligament croisé antérieur
L’opération du ligament croisé antérieur est-elle toujours nécessaire chez le sportif ?
Non.
Elle dépend du sport pratiqué, du niveau et surtout de l’instabilité ressentie. Pour les sports avec pivots, elle est souvent recommandée.
Peut-on marcher normalement après l’opération ?
Oui.
La marche est reprise rapidement, souvent avec des cannes au début, puis redevient normale en quelques semaines avec la rééducation.
Combien de temps dure la rééducation ?
Elle s’étale sur plusieurs mois.
En moyenne, 6 à 9 mois, parfois jusqu’à 12 mois pour le sport.
Y a-t-il un risque d’arthrose après l’opération ?
Le risque dépend surtout des lésions associées et de l’instabilité initiale.
La chirurgie vise justement à limiter ce risque.
L’opération du ligament croisé antérieur est-elle douloureuse ?
La douleur est généralement modérée et bien contrôlée.
Elle diminue nettement dans les premiers jours.
Combien de temps dure l’intervention ?
Environ 45 à 60 minutes.
Elle est réalisée par arthroscopie, le plus souvent en ambulatoire.
Quels types de greffes sont utilisés ?
Le plus souvent les ischio-jambiers, le tendon rotulien ou le tendon quadricipital.
Le choix est adapté à chaque patient.
Peut-on opérer les deux genoux en même temps ?
C’est rarement recommandé.
Les interventions sont en général espacées de plusieurs mois pour faciliter la récupération.
Quel est le taux de succès de l’opération ?
Il est élevé.
Plus de 85 à 90 % des patients retrouvent un genou stable et fonctionnel.
Existe-t-il un risque de récidive ?
Oui.
Il existe un risque de nouvelle rupture, surtout en cas de traumatisme ou de reprise sportive trop précoce.
Quand peut-on reprendre le travail ?
Environ 4 à 6 semaines pour un travail sédentaire.
Plus longtemps pour un travail physique.
Peut-on conduire après l’opération ?
Oui, après récupération suffisante du contrôle du genou.
En général 4 à 6 semaines, selon le côté opéré et le type de véhicule.
Y a-t-il un âge limite pour être opéré ?
Non.
L’indication dépend surtout de l’instabilité et des objectifs, pas de l’âge seul.
Quelles sont les alternatives à l’opération ?
Un traitement conservateur avec rééducation peut suffire chez les patients peu actifs et sans instabilité.
L’opération est-elle prise en charge en France ?
Oui.
Elle est prise en charge par l’Assurance Maladie, avec un éventuel complément selon la mutuelle et l’établissement.