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La rupture du ligament croisé provoque une instabilité du genou, surtout lors des mouvements de pivot ou de torsion, souvent associée à une douleur et un gonflement rapides.
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Elle survient le plus souvent après un traumatisme sportif, lors d’un changement de direction brusque, d’un faux pas ou d’un choc.
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Le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique, parfois complété par une IRM pour confirmer la lésion et rechercher des atteintes associées.
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Le traitement est individualisé : fonctionnel (rééducation) chez certains patients, ou chirurgical chez les patients actifs ou sportifs, en fonction de l’instabilité et du projet de vie.
Rupture du ligament croisé
Résumé : ce qu’il faut retenir
Les 6 questions que j’entends le plus en consultation
Est-ce que marcher est possible avec une rupture du ligament croisé ?
Oui, le plus souvent après la phase aiguë, une fois le gonflement diminué.
En revanche, le genou peut rester instable, surtout sur terrain irrégulier ou lors des changements de direction.
Est-ce que la douleur est toujours intense ?
Non. La douleur est souvent vive au début, avec un gonflement rapide, puis elle diminue progressivement.
La gêne principale devient alors une sensation d’instabilité plutôt qu’une douleur permanente.
Peut-on guérir sans opération ?
Oui, dans certains cas.
Un traitement fonctionnel par rééducation peut être suffisant, notamment chez les patients peu sportifs ou si le genou reste stable au quotidien. La prise en charge dépend du profil et des objectifs du patient.
Le genou peut-il lâcher soudainement ?
Oui. Les dérobades du genou sont typiques d’une insuffisance du ligament croisé, surtout lors des pivots ou torsions, et traduisent une instabilité articulaire.
Est-ce une blessure réservée aux sportifs ?
Non. Bien qu’elle soit fréquente en sport, la rupture du ligament croisé peut aussi survenir lors d’un faux pas, d’une chute ou d’un accident domestique.
Le retard de prise en charge est-il risqué ?
Oui. Une instabilité non traitée peut entraîner des lésions du ménisque ou du cartilage, favorisant une arthrose précoce. Un avis spécialisé permet de limiter ces complications.
MÉCANISMES DE RUPTURE DU LIGAMENT CROISÉ
La rupture du ligament croisé survient le plus souvent lors d’un mouvement de torsion du genou, avec le pied bloqué au sol, le plus souvent sans contact direct. Ce mécanisme est typique des sports impliquant des changements rapides de direction, des pivots, des sauts mal réceptionnés ou des freinages brusques, comme le football, le ski ou le handball.
Un traumatisme direct sur le genou ou une hyperextension brutale (par exemple lors d’un tir dans le vide) peuvent également être en cause. Dans certains cas, des contraintes répétées ou une mauvaise coordination du membre inférieur peuvent fragiliser le ligament et favoriser sa rupture.
Symptômes
Les symptômes d’une rupture du ligament croisé apparaissent le plus souvent brutalement lors du traumatisme, mais leur intensité peut varier selon les patients. Ils associent généralement douleur, gonflement et instabilité du genou.
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Craquement ressenti au moment du traumatisme
Un bruit sec ou une sensation de « pop » est fréquemment rapporté, correspondant à la rupture du ligament. -
Douleur aiguë
La douleur est souvent intense au début, puis peut s’atténuer en quelques heures ou jours, avant de réapparaître lors des mouvements ou de la reprise de l’activité. -
Gonflement rapide du genou
Un gonflement survient dans les minutes à heures suivant le traumatisme, lié à un épanchement articulaire, parfois sanguin, donnant un genou tendu et chaud. -
Sensation d’instabilité
Le genou peut « lâcher » ou se dérober, en particulier lors des pivots, des changements de direction ou sur terrain irrégulier. Cette instabilité est souvent plus marquée que la douleur à distance du traumatisme.
Diagnostic
Le diagnostic d’une rupture du ligament croisé repose avant tout sur un examen clinique approfondi, qui permet d’évaluer la stabilité du genou et d’orienter la prise en charge.
Des tests spécifiques sont réalisés, notamment le test de Lachman et le test du tiroir antérieur, afin d’apprécier la laxité du genou. Ces tests sont souvent très évocateurs, en particulier après la phase aiguë.
L’imagerie vient compléter l’examen clinique lorsque nécessaire.
L’IRM est l’examen de référence pour :
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confirmer la rupture du ligament croisé,
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identifier des lésions associées (ménisque, cartilage),
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analyser l’état global de l’articulation.
Dans certaines situations, des examens complémentaires peuvent être proposés pour affiner l’évaluation :
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Le GNRB (arthromètre) permet une mesure objective et reproductible de la laxité antérieure du genou. Il est utile pour confirmer une rupture partielle ou complète et pour le suivi.
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Les radiographies EOS, à faible irradiation, permettent d’analyser l’alignement global des membres inférieurs. Elles sont particulièrement utiles en cas de troubles de l’axe ou lors de la planification chirurgicale.
Même avec ces outils complémentaires, l’examen clinique reste central dans la décision thérapeutique, qui tient compte de l’instabilité, du niveau d’activité et des objectifs du patient.
Quels traitements pour la rupture du ligament croisé
Le traitement de la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) dépend principalement du niveau d’activité du patient, de la présence d’une instabilité fonctionnelle et de l’existence ou non d’une arthrose du genou.
Chez un patient actif, sans arthrose significative
Chez un patient actif, pratiquant des activités sportives ou professionnelles sollicitant le genou, et présentant une rupture du LCA symptomatique avec instabilité, les recommandations actuelles privilégient une prise en charge chirurgicale.
Dans ce contexte, la reconstruction chirurgicale du ligament croisé est le traitement de référence.
Cette intervention vise à restaurer une stabilité fiable du genou, à permettre la reprise sécurisée des activités à pivot et à protéger le ménisque, principal facteur d’arthrose précoce.
Chez un patient peu actif ou sans instabilité fonctionnelle
Chez les patients peu sportifs, sédentaires ou ne présentant pas d’instabilité au quotidien, une prise en charge fonctionnelle par rééducation peut être proposée.
Cette stratégie peut permettre une fonction satisfaisante dans la vie courante, sous réserve d’un genou stable.
Une décision individualisée
La décision thérapeutique repose toujours sur une analyse clinique complète et un échange éclairé avec le patient, en tenant compte de son activité, de ses symptômes et de ses objectifs.
Quels signes doivent vous alerter et quand consulter ?
Il est recommandé de consulter un spécialiste si :
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la douleur persiste au-delà de quelques jours malgré le repos et la glace,
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le genou gonfle de façon répétée,
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une instabilité apparaît lors de la marche, des pivots ou de la reprise du sport,
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vous ressentez un dérobement du genou, une difficulté à le tendre complètement ou une gêne dans les activités quotidiennes.
Après un traumatisme du genou avec suspicion de rupture du ligament croisé, une évaluation précoce est conseillée.
Selon les recommandations de la HAS et de l’AAOS, un avis spécialisé dans les 15 à 21 jours permet de poser un diagnostic précis et de limiter le risque de lésions secondaires, notamment méniscales ou cartilagineuses.
La consultation repose sur un examen clinique approfondi, complété si nécessaire par une IRM, afin de discuter des options thérapeutiques les plus adaptées, qu’elles soient fonctionnelles ou chirurgicales.
Un deuxième avis peut être utile en cas de doute ou d’évolution défavorable.
FAQ : rupture ligament croisé
Une rupture du ligament croisé est-elle toujours opérée ?
Non. L’indication dépend surtout de l’instabilité du genou, du niveau d’activité et de l’âge. Chez les patients sédentaires ou sans gêne fonctionnelle, un traitement conservateur peut suffire.
Combien de temps dure la récupération après une rupture du ligament croisé ?
La durée dépend du traitement choisi.
Après chirurgie, la récupération fonctionnelle s’étale généralement sur 6 à 12 mois, avec une reprise progressive des activités.
Peut-on reprendre le sport après une rupture du ligament croisé ?
Oui, dans la majorité des cas. Avec une prise en charge adaptée et une rééducation bien conduite, la reprise du sport est possible, notamment après chirurgie.
En combien de temps peut-on reprendre les sports pivotants ?
Pour les sports avec pivots et changements de direction (football, ski, handball), la reprise se fait le plus souvent entre 9 et 12 mois après l’opération.
Le risque d’arthrose est-il augmenté après une rupture du ligament croisé ?
Le risque d’arthrose dépend surtout de l’instabilité persistante et des lésions méniscales associées, plus que de la rupture elle-même. Un suivi adapté permet de limiter ce risque.
Peut-on marcher avec une rupture du ligament croisé ?
Oui, le plus souvent après la phase aiguë. En revanche, une instabilité peut persister, surtout sur terrain irrégulier ou lors des pivots.
Comment savoir si on a rompu le ligament croisé ?
Les signes évocateurs sont un craquement, une douleur brutale, un gonflement rapide du genou et une sensation de dérobement. Le diagnostic repose sur l’examen clinique, parfois complété par une IRM.
Peut-on travailler avec une rupture du ligament croisé ?
Cela dépend du métier. Les activités sédentaires sont souvent possibles rapidement. Les métiers physiques nécessitent fréquemment un arrêt de travail temporaire.
Quel est le temps de récupération sans opération ?
En cas de traitement conservateur, une amélioration est possible en 3 à 6 mois avec une rééducation bien conduite, à condition que le genou reste stable.
La rupture du ligament croisé est-elle douloureuse ?
Oui au début, avec une douleur aiguë et un gonflement. La douleur diminue souvent avec le temps, mais l’instabilité peut devenir le symptôme principal.
Quelles sont les causes d’une rupture du ligament croisé ?
Le plus souvent, il s’agit d’un mouvement de torsion du genou, avec le pied bloqué au sol, lors du sport. Une chute ou un traumatisme direct peuvent aussi être en cause.
Peut-on conduire après une rupture du ligament croisé ?
Oui après la phase aiguë, si le genou est stable et non douloureux. Pour la jambe droite, l’avis médical est recommandé avant de reprendre la conduite.
La chirurgie est-elle obligatoire chez les sportifs ?
Pas systématiquement, mais chez les sportifs pratiquant des sports à pivot, la chirurgie est souvent recommandée pour restaurer la stabilité et sécuriser la reprise.
Quels sont les risques en l’absence de traitement adapté ?
Une instabilité chronique peut entraîner des lésions méniscales, cartilagineuses, et favoriser une arthrose plus précoce.
Peut-on vivre normalement sans opération ?
Oui pour de nombreux patients, avec une rééducation adaptée. Toutefois, certaines activités sportives ou physiques peuvent rester limitées si l’instabilité persiste.