Genou

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Mal au genou quand je le plie et déplie

Vous avez mal au genou dès que vous le pliez ou le dépliez ?
Difficulté dans les escaliers, gêne pour sortir de la voiture, douleur quand vous vous accroupissez ou quand vous tendez la jambe après être resté assis…
Ce sont des situations que j’entends quotidiennement en consultation à Paris.

Dans la grande majorité des cas — environ 88 % — il ne s’agit ni d’un problème grave, ni d’un problème définitif.
Avec plus de 15 ans de pratique spécialisée du genou, j’ai vu de très nombreux patients retrouver une activité normale, souvent avec des traitements simples, sans avoir recours à la chirurgie.

L’essentiel est d’identifier précisément la cause de la douleur et de proposer un traitement adapté dès les premières semaines.

Je vous explique dans les lignes suivantes les causes les plus fréquentes, comment les reconnaître, et les solutions réellement efficaces pour vous soulager.

Et si votre douleur persiste depuis plus de 3 semaines, une consultation peut être utile pour faire le point.

Séquence réaliste montrant les différentes étapes de la flexion du genou, utile pour comprendre la douleur en pliant ou dépliant le genou
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DR JABALLAH

Chirurgie orthopédique

Introduction

La douleur du genou lorsqu’on le plie ou le déplie est l’un des motifs les plus fréquents en consultation à Paris. Les patients décrivent souvent une gêne vive en s’accroupissant, une douleur en descendant les escaliers, un accrochage ou un craquement, ou encore une douleur lorsque la jambe se déverrouille après être resté assis. Beaucoup redoutent immédiatement une lésion du ménisque ou un cartilage « abîmé ». Pourtant, plusieurs structures peuvent être responsables : cartilage fémoro-patellaire, ménisques, tendons, capsule, plica ou synovite.

L’enjeu essentiel est de comprendre précisément quelle structure du genou est en cause, car deux douleurs qui se ressemblent peuvent correspondre à des mécanismes très différents et nécessiter des traitements tout aussi distincts. Avec plus de quinze ans d’évaluation spécialisée du genou, une constante revient : dans la majorité des cas, ce n’est ni grave ni définitif, et un traitement ciblé permet une amélioration rapide, souvent sans chirurgie.

Dans cette page, vous trouverez une explication claire des causes les plus fréquentes de la douleur lors de la flexion ou de l’extension du genou, des examens réellement utiles, et des solutions efficaces pour soulager l’articulation. Un genou douloureux n’est pas une fatalité : l’essentiel est d’identifier la bonne cause dès le départ pour proposer un traitement simple, proportionné et adapté.

Résumé : ce qu’il faut retenir

La douleur du genou en flexion ou en extension provient le plus souvent du fémoro-patellaire, d’un ménisque irrité, ou d’une inflammation locale. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un symptôme bénin, qui ne nécessite ni examen en urgence ni traitement lourd. Une IRM n’est vraiment utile que si la douleur persiste au-delà de quatre à six semaines, ou en cas de véritable blocage articulaire.

Le traitement repose d’abord sur des mesures simples : glace, adaptation des gestes, renforcement musculaire et étirements ciblés. Une infiltration peut être envisagée lorsque la douleur limite franchement les activités quotidiennes. La chirurgie reste rare dans cette indication.

Avec une prise en charge adaptée, le pronostic est généralement excellent, et la grande majorité des patients retrouvent rapidement un genou fonctionnel et indolore.

Les 6 questions que j’entends le plus en consultation

Est-ce grave d’avoir mal en pliant le genou ?

Dans la majorité des cas, ce n’est pas grave. La douleur provient le plus souvent d’une irritation mécanique ou d’une inflammation locale. En revanche, un blocage vrai, une douleur nocturne, ou une douleur qui s’aggrave nécessitent une consultation plus rapide.

Est-ce forcément un ménisque ?

Non. Le ménisque n’est responsable que dans une partie des cas. La douleur vient fréquemment du fémoro-patellaire, d’un tendon, ou d’une surcharge. Deux douleurs similaires peuvent correspondre à des mécanismes très différents.

Dois-je arrêter complètement le sport ?

Pas forcément. L’objectif est d’adapter l’activité le temps de calmer l’inflammation. On évite les mouvements qui déclenchent la douleur et on privilégie ceux qui restent indolores. Une reprise progressive est généralement possible.

Est-ce normal que le genou “craque” ?

Un craquement sans douleur est presque toujours bénin. Un craquement accompagné de douleur ou d’une sensation d’accrochage peut traduire un frottement sous la rotule ou une irritation méniscale et mérite d’être évalué.

Est-ce que cela peut passer tout seul ?

Oui, parfois. Mais si la douleur persiste plus de trois à quatre semaines, augmente, ou limite les activités quotidiennes, il est préférable de consulter pour éviter que le problème ne devienne chronique.

Une infiltration peut-elle être utile ?

Oui lorsqu’il s’agit d’une douleur inflammatoire ou gênante au quotidien. Une infiltration peut soulager rapidement et s’intègre dans une prise en charge globale, après examen clinique.

Les causes possibles d’un mal au genou quand on le plie et déplie

Syndrome fémoro-patellaire

C’est la cause la plus fréquente. Lors de la flexion, la rotule glisse dans sa gorge ; si le cartilage est irrité ou si l’alignement est imparfait, cela provoque une douleur en montée ou descente d’escaliers, après la position assise prolongée, ou lors de la flexion profonde. Cette douleur est souvent antérieure, parfois accompagnée d’une sensation de frottement.

Irritation ou lésion méniscale

Le ménisque peut être pincé, inflammatoire ou fissuré, sans que cela soit nécessairement grave. La douleur est généralement localisée sur le côté interne ou externe du genou, parfois avec une sensation d’« accrochage » en flexion. Les mouvements en torsion ou en charge accentuent souvent les symptômes.

Inflammation de la synoviale (synovite)

Une synovite peut entraîner un conflit douloureux, notamment en fin d’extension. Le genou peut apparaître légèrement gonflé ou sensible, avec une douleur plus marquée après l’activité ou en cas de flexion répétée.

Plica douloureuse

La plica est un repli de la membrane interne du genou. Lorsqu’elle s’épaissit ou s’irrite, elle frotte lors de la flexion et provoque une douleur vive, parfois très localisée. Ce phénomène est favorisé par les mouvements répétitifs (sport, marche intensive, travail accroupi).

Tendinite du tendon rotulien ou quadricipital

Ces tendinites provoquent une douleur au-dessus ou au-dessous de la rotule, surtout lors de l’extension après une période de flexion prolongée. Elles sont fréquentes chez les sportifs, les cyclistes ou lors de contraintes répétitives sur l’appareil extenseur.

Arthrose débutante

À un stade précoce, l’arthrose peut se manifester uniquement par une douleur mécanique en flexion, sans gonflement majeur. Le cartilage fémoro-patellaire est souvent le premier concerné, donnant une gêne à l’effort, en descente d’escaliers ou après immobilité.

Examens : faut-il une radio ou une IRM ?

La radiographie : l’examen de première intention

Contrairement à ce que beaucoup imaginent, l’IRM n’est pas l’examen de départ pour une douleur en pliant ou en dépliant le genou. La radiographie en charge est presque toujours l’examen initial le plus pertinent. Elle permet d’évaluer les axes du membre inférieur, le pincement articulaire, la hauteur et le centrage de la rotule, et de détecter d’éventuelles lésions osseuses ou calcifications. Dans un grand nombre de cas, cette première étape, associée à l’examen clinique, oriente déjà très clairement le diagnostic.

L’échographie : un complément utile

L’échographie du genou peut être utile pour analyser les structures superficielles : tendons, bourses séreuses, plica, ou présence d’un épanchement. Elle aide également à évaluer certains gestes douloureux en dynamique. C’est un examen simple, rapide et informatif dans plusieurs situations inflammatoires ou tendineuses.

L’IRM : seulement dans certaines situations

L’IRM n’est indiquée que dans des cas précis. Elle est utile lorsqu’il existe :

  • une douleur persistante depuis plus de quatre à six semaines malgré un traitement adapté,

  • un blocage réel du genou,

  • une suspicion de lésion méniscale significative,

  • une suspicion de lésion ligamentaire ou cartilagineuse plus étendue,

  • ou des signes évoquant une atteinte inflammatoire inhabituelle.

En dehors de ces situations, réaliser une IRM trop tôt apporte rarement des informations utiles et ne modifie pas la prise en charge initiale.

En résumé

Pour une douleur en flexion ou en extension, la radiographie constitue l’examen clé. L’échographie aide à préciser certains diagnostics. L’IRM n’a de véritable intérêt que si la douleur persiste ou si un élément clinique le justifie.

Traitements : ce que on recommande en premier

Phase 1 — Calmer l’inflammation

L’objectif initial est de réduire l’inflammation afin de diminuer rapidement la douleur. L’application de glace 10 à 15 minutes le soir, l’adaptation des activités douloureuses et, si nécessaire, une courte cure d’anti-inflammatoires (ou d’alternatives naturelles) permettent souvent une amélioration nette dès les premiers jours.

Phase 2 — Restaurer la mobilité

Une fois la douleur apaisée, il est important de retrouver une mobilité confortable. Des mobilisations douces et progressives sont recommandées, tout en évitant les flexions profondes les premiers jours. L’objectif est de remettre le genou en mouvement sans réveiller les symptômes.

Phase 3 — Renforcer les muscles clés

Le renforcement musculaire joue un rôle essentiel, notamment pour les douleurs d’origine fémoro-patellaire. Le travail du quadriceps, en particulier du vaste médial, mais aussi des fessiers, aide à stabiliser la rotule et à répartir correctement les contraintes. Cette étape est indispensable pour prévenir les récidives.

Phase 4 — Étirements ciblés

Des étirements réguliers du quadriceps, des ischio-jambiers et de la bandelette ilio-tibiale contribuent à diminuer les tensions mécaniques autour du genou. Ils complètent utilement le renforcement musculaire et facilitent le retour à une activité normale.

Infiltration si nécessaire

Une infiltration peut être indiquée lorsque la douleur persiste malgré les mesures simples, en particulier en cas de douleur rotulienne aiguë, d’inflammation persistante ou d’irritation méniscale. Elle s’intègre dans une stratégie globale visant à calmer l’articulation et à permettre la reprise du traitement fonctionnel.

Chirurgie : seulement dans des cas précis

La chirurgie reste rare pour ce type de douleur. Elle peut être envisagée en cas de fissure méniscale instable, de conflit rotulien sévère, ou de lésion cartilagineuse avancée. Dans les autres situations, les traitements conservateurs suffisent largement.

Combien de temps ça dure?

La durée de récupération dépend essentiellement de la cause de la douleur et de la manière dont le genou réagit au traitement. Certaines atteintes s’améliorent rapidement, tandis que d’autres nécessitent un travail plus progressif.

L’irritation fémoro-patellaire évolue généralement sur deux à six semaines, avec une amélioration progressive dès que l’inflammation diminue et que le renforcement musculaire débute.
L’irritation méniscale demande souvent un peu plus de temps, autour de trois à huit semaines, surtout si la douleur est déclenchée par les torsions ou les flexions profondes.
Une synovite ou une plica inflammatoire se calme habituellement en une à trois semaines, surtout si les sollicitations douloureuses sont réduites.
Les tendinites du tendon rotulien ou quadricipital nécessitent davantage de patience : le délai de récupération se situe le plus souvent entre six et douze semaines, avec une progression lente mais régulière.
Enfin, pour l’arthrose débutante, l’évolution est plus variable. On observe souvent une amélioration nette en six à douze semaines avec un traitement adapté, même si la gêne peut réapparaître par périodes selon l’activité ou la charge.

Dans tous les cas, la récupération est plus rapide lorsque le traitement est débuté tôt et suivi régulièrement. Une douleur qui persiste au-delà de quatre semaines mérite généralement une réévaluation pour ajuster la prise en charge.

Faut-il consulter un spécialiste

Une consultation spécialisée est utile lorsque la douleur devient limitante ou lorsqu’un signe clinique fait suspecter une atteinte plus marquée. Il est préférable de consulter rapidement en cas de douleur brutale et incapacitante, de genou bloqué qu’il est impossible de plier ou d’étendre, d’épanchement important apparaissant en peu de temps, ou d’impossibilité d’appui. Ces situations nécessitent une évaluation médicale pour préciser la cause et éviter une aggravation.

À l’inverse, il est possible d’attendre quelques jours si la douleur reste modérée, qu’elle s’améliore progressivement, et qu’il n’y a pas de gonflement majeur ni de gêne importante à la marche. Dans ces cas, l’évolution est souvent favorable avec les mesures simples.

Une consultation du genou permet de poser un diagnostic précis, d’orienter un traitement adapté et d’éviter une évolution défavorable, notamment lorsque les symptômes persistent au-delà de quelques semaines.

FAQ : Mal au genou quand je le plie et déplie

Pourquoi mon genou fait-il mal quand je le plie ?

La cause la plus fréquente est une irritation fémoro-patellaire ou une gêne méniscale. Ces structures sont très sollicitées lors de la flexion.

Pourquoi ai-je mal en descendant les escaliers ?

La descente augmente la pression entre la rotule et le fémur, ce qui révèle souvent un trouble fémoro-patellaire ou une inflammation.

Un gonflement du genou est-il inquiétant ?

Le gonflement traduit une inflammation. Cela n’indique pas forcément une lésion grave, mais mérite une évaluation si le gonflement est important ou persistant.

Un craquement douloureux signifie-t-il un ménisque abîmé ?

Pas systématiquement. Un craquement peut provenir d’un frottement rotulien, d’une plica ou d’un ménisque irrité. Le contexte clinique est essentiel.

Puis-je continuer le sport malgré la douleur ?

Oui, à condition d’adapter l’intensité et d’éviter les mouvements qui déclenchent la douleur. Les activités sans impact sont généralement mieux tolérées.

La glace est-elle utile ?

Oui. Une application de 10 à 15 minutes, surtout en fin de journée, diminue l’inflammation et la gêne.

Dois-je faire une IRM dès le début ?

Non. Dans la majorité des cas, l’examen clinique et la radiographie suffisent dans un premier temps. L’IRM n’est indiquée que si la douleur persiste ou si un blocage est suspecté.

Est-ce que cela peut passer tout seul ?

Parfois. Mais si la douleur dure plus de trois à quatre semaines, une consultation est recommandée pour éviter une évolution chronique.

La douleur peut-elle venir uniquement du cartilage ?

Oui. Les atteintes fémoro-patellaires ou les débuts d’arthrose peuvent provoquer une douleur uniquement à la flexion.

Dois-je porter une genouillère ?

Elle peut aider dans les cas rotuliens ou inflammatoires. Ce n’est pas systématique, mais souvent utile dans les premiers temps.

La douleur peut-elle venir du bas du dos ?

Rarement, mais une irritation nerveuse lombaire peut parfois provoquer une douleur projetée au genou.

Pourquoi la douleur apparaît-elle en sortant de la voiture ?

La transition d’une position assise prolongée à l’extension du genou sollicite fortement l’articulation, surtout en cas d’irritation rotulienne.

La tendinite peut-elle expliquer une douleur en pliant ?

Oui. Les tendons rotuliens ou quadricipitaux peuvent être sensibles lors des mouvements de flexion-extension.

Une infiltration est-elle utile ?

Elle est utile si la douleur est inflammatoire, persistante ou gênante au quotidien. C’est un complément au traitement fonctionnel.

Quand faut-il consulter ?

En cas de douleur brutale, de blocage, d’impossibilité d’appui, de gonflement important, ou si les symptômes persistent plus de quatre semaines.

Conclusion

La douleur du genou lors de la flexion ou de l’extension est un motif fréquent et, dans la grande majorité des cas, bénin. Avec un diagnostic précis, quelques ajustements dans les activités quotidiennes et un traitement adapté, l’amélioration est généralement rapide et durable.

Si la gêne persiste au-delà de quelques semaines, s’aggrave, ou limite vos mouvements, une évaluation spécialisée permet d’identifier clairement la cause et d’éviter une évolution défavorable. Un traitement ciblé, débuté au bon moment, permet presque toujours de retrouver un genou fonctionnel et indolore.

L’essentiel est de ne pas laisser la douleur devenir chronique et de consulter si les symptômes ne régressent pas suffisamment malgré les mesures simples.