Hanche

6 minutes de lecture

Clou Gamma : opération, mouvements interdits, rééducation, ablation et complications

Vous venez de vous faire poser un clou Gamma, ou l’un de vos proches vient d’être opéré, et vous cherchez des réponses fiables et à jour. Quand peut-on remarcher en sécurité, quels mouvements sont réellement interdits pendant les six premières semaines, comment se déroule la rééducation, et faut-il retirer le matériel un jour.
Cette page rassemble les explications essentielles que je donne chaque jour en consultation dans le XVIe arrondissement, basées sur une expérience solide du traitement des fractures du fémur par clou Gamma. Vous y trouverez les protocoles actuels, les repères de consolidation, les complications à connaître, les situations qui doivent alerter et les conseils pratiques qui facilitent nettement la récupération.

Radiographie de la hanche montrant une ostéosynthèse par clou Gamma dans une fracture pertrochantérienne.

Clou Gamma

Après une fracture de la hanche ou du fémur, la pose d’un clou Gamma soulève presque toujours les mêmes questions. Quand pourrai-je remarcher sans canne, quels mouvements doivent absolument être évités dans les premières semaines, comment se déroule la rééducation, et faut-il retirer un jour le matériel. Beaucoup de patients s’interrogent aussi sur les situations du quotidien : est-ce que le clou déclenche les portiques d’aéroport, peut-on réaliser une IRM sans risque, à quel moment reprendre la conduite ou le vélo.

Cette introduction rassemble les explications essentielles que je donne chaque jour en consultation. Vous y trouverez les principes actuels de prise en charge, les repères fiables de consolidation, les mouvements à proscrire au début, les délais réalistes de récupération, ainsi que les points de vigilance à connaître.
L’objectif est simple : vous permettre de comprendre exactement à quoi vous attendre après une chirurgie par clou Gamma, avec des informations claires, rassurantes et adaptées à la vraie vie des patients.

Résumé : ce qu’il faut retenir

L’opération par clou Gamma est aujourd’hui le traitement de référence pour la majorité des fractures pertrochantériennes et pour certaines fractures du col du fémur chez la personne âgée.
Dans la plupart des cas, la marche est autorisée dès le lendemain, avec un appui complet possible dans environ 90 à 92 % des situations, notamment lorsque la réduction est satisfaisante et que la fixation offre une stabilité suffisante. Les premiers jours, l’aide d’un déambulateur ou de cannes est recommandée.

Durant les six premières semaines, certains mouvements doivent absolument être évités pour protéger la fixation : flexion de hanche au-delà de 90 degrés, rotation externe, croisement des jambes et adductus forcé. La plupart des patients abandonnent les béquilles entre la 6ᵉ et la 8ᵉ semaine, parfois plus tôt dans les fractures stables, ou un peu plus tard en cas d’ostéoporose marquée ou de fracture instable (A2/A3). La décision se fait toujours sur la base de la radiographie de contrôle et de la force récupérée.

La rééducation est indispensable, généralement à raison de deux à trois séances par semaine pendant six à dix semaines. La consolidation osseuse progresse très bien : environ 97 à 98 % des fractures présentent une consolidation radiologique complète à six mois.
L’ablation du clou reste exceptionnelle, concernant moins de quatre pour cent des patients. Dans l’immense majorité des cas, l’implant reste en place toute la vie.

Les examens d’imagerie modernes sont totalement compatibles : IRM et scanner peuvent être réalisés sans risque grâce aux alliages de nouvelle génération. Les portiques de sécurité des aéroports déclenchent très rarement, en particulier avec les modèles récents, où le taux est inférieur à cinq pour cent.

À un an, environ 88 % des patients retrouvent une autonomie presque similaire à celle d’avant la fracture, même si un léger ralentissement ou une appréhension peuvent subsister.

Les 6 questions que j’entends le plus en consultation

Quand vais-je remarcher sans canne après un clou Gamma ?

La plupart des patients remarchent sans canne entre la 6ᵉ et la 8ᵉ semaine, à condition que la radiographie de J+45 confirme une consolidation suffisante. Les fractures stables permettent parfois un sevrage plus rapide ; les fractures instables ou très ostéoporotiques nécessitent parfois un délai prolongé.

J’ai encore mal à trois mois, est-ce normal ? Le clou peut-il avoir bougé ?

Oui, une gêne trochantérienne à 3 mois est fréquente et normale. Environ 70 % des patients en décrivent encore. Elle régresse progressivement entre 4 et 9 mois.
Une douleur qui augmente ou change de nature impose en revanche une radiographie urgente pour vérifier la consolidation et la position de la vis céphalique.

Quels mouvements sont interdits après un clou Gamma ?

Durant les six premières semaines, il est indispensable d’éviter :
• la flexion de hanche au-delà de 90°,
• la rotation externe,
• le croisement des jambes,
• la mise de chaussette en position debout penchée.
Ces gestes augmentent le stress mécanique sur la zone de fracture.

Le clou Gamma est-il compatible avec l’IRM ?

Oui, totalement compatible. Les clous de dernière génération (alliages 2024–2025) sont en titane ou alliages certifiés IRM, même en 3 Tesla. Aucun déplacement, échauffement ou artefact dangereux n’est rapporté avec ces implants.

Combien de temps dure la convalescence après un clou Gamma ?

Conduite : environ 4 à 6 semaines selon le contrôle du membre opéré.
Courses et marche prolongée : 6 à 8 semaines.
Travail sédentaire : en général 3 à 4 semaines.
Voyage en avion : idéalement 8 à 10 semaines après la chirurgie pour limiter le risque thrombotique.

Faut-il un jour enlever le clou Gamma ?

Dans l’immense majorité des cas, non. Le clou reste en place définitivement chez environ 96 % des patients.
Une ablation n’est envisagée que si une douleur persistante au-delà de 12 à 18 mois est clairement liée au matériel (bursite trochantérienne, conflit local). Ces situations restent rares.

Qu’est-ce qu’un clou Gamma ? Définition et principe

Le clou Gamma est un implant intra-médullaire en titane, inséré au cœur du fémur pour stabiliser les fractures pertrochantériennes et certaines fractures du col du fémur chez la personne âgée. Positionné dans la cavité médullaire, il offre une stabilité immédiate permettant l’appui rapide et une consolidation fiable.

Principe mécanique : ce qui fait sa solidité

Le fonctionnement repose sur trois éléments biomécaniques principaux :

• Une tige intra-médullaire rigide
Insérée par le sommet du grand trochanter, elle descend dans la diaphyse fémorale et agit comme un pilier central, capable de supporter les forces de charge.

• Une ou deux vis céphaliques
Elles traversent le col du fémur pour se verrouiller dans la tête fémorale. Elles empêchent la rotation et évitent un effondrement en varus, ce qui est essentiel dans les fractures instables.

• Un verrouillage distal
Une vis (ou deux selon le modèle) empêche toute rotation du clou et stabilise la partie distale du fémur.

Versions actuelles (2024–2025)

• Gamma4 (le plus utilisé)
Tige courte, vis céphalique unique avec vis anti-rotation optionnelle, géométrie améliorée pour réduire les complications.

• Clou Gamma long (280–420 mm)
Utilisé dans les fractures instables, les lésions étendues ou les fractures pathologiques.

• Clou Gamma court (180–200 mm)
Destiné aux fractures simples ou stables.

Pourquoi le clou Gamma a supplanté les plaques DHS dans la majorité des fractures trochantériennes

Les clous Gamma ont progressivement remplacé les plaques DHS dans la plupart des fractures pertrochantériennes, notamment en cas de :

• fractures instables,
• comminution trochantérienne,
• varus marqué,
• ostéoporose avancée,
• fractures trochantériennes étendues.

Les bénéfices les plus documentés :

Incision plus petite (3–4 cm vs 15–20 cm)
Perte sanguine significativement réduite (par 3 à 5)
Appui immédiat possible dans la majorité des cas
Meilleur contrôle du varus dans les fractures instables
Taux de consolidation très élevé : 97–98 % (contre 92–94 % avec les plaques DHS)

Le DHS conserve toutefois des indications précises

Le DHS reste un implant pertinent dans certaines situations où son effet dynamique apporte un avantage réel :

• fractures stables,
• fractures basales du col du fémur,
• fractures pertrochantériennes simples sans comminution.

Le glissement contrôlé de la vis dans le plateau du DHS permet une compression naturelle du foyer de fracture, avec d’excellents résultats radiologiques et fonctionnels dans ces indications.

En résumé

Le clou Gamma est devenu le traitement de référence pour la majorité des fractures pertrochantériennes chez la personne âgée, tout en coexistant avec le DHS, qui conserve des indications ciblées grâce à son effet dynamique.

Mouvements interdits après un clou Gamma

Le protocole suivant correspond aux recommandations 2025 pour les clous Gamma 3 et Gamma 4, qu’ils soient courts ou longs. Les restrictions ont pour objectif d’éviter le cut-out de la vis céphalique et toute perte de réduction durant la consolidation précoce.

Les 6 premières semaines : la phase la plus importante

Durant cette période, plusieurs mouvements sont strictement interdits. Ils doivent être respectés scrupuleusement, car ce sont eux qui augmentent le plus les contraintes mécaniques sur l’implant.

Flexion de hanche au-delà de 90°

Risque : augmentation du cisaillement sur la vis céphalique.
À éviter : chaises basses, toilettes trop basses, se pencher pour ramasser un objet.
Astuce : privilégier un siège haut et garder le dos droit.

Rotation externe du pied

Risque : tendance au déverrouillage ou à la micro-mobilisation de la vis céphalique.
Astuce : positionner les pieds droits ou légèrement en rotation interne.

Croiser les jambes

Risque : combinaison rotation externe + adduction, défavorable au maintien du montage.
Astuce : utiliser un coussin d’abduction la nuit pendant les trois premières semaines.

Mettre ses chaussettes debout

Risque : association flexion profonde + rotation externe.
Astuce : toujours en position assise, avec le pied posé sur un tabouret.

S’asseoir au bord du lit avec la jambe pendante

Risque : flexion brusque sous charge axiale.
Astuce : placer les deux pieds au sol avant de s’asseoir ou de se relever.

Dormir sur le côté opéré

Risque : compression directe sur le grand trochanter et irritation locale.
Astuce : dormir sur le dos ou sur le côté sain pendant environ six semaines.

Après la radiographie de contrôle à 6 semaines

Si la consolidation est satisfaisante (environ 94 % des patients), tous les mouvements peuvent être repris progressivement.
On commence par une flexion de hanche jusqu’à 110°, puis la libération complète s’effectue vers 8 à 10 semaines.

Exceptions possibles

Dans les fractures très instables (A2/A3) ou en cas d’ostéoporose sévère, certaines restrictions peuvent être prolongées jusqu’à 10–12 semaines, ce qui est expliqué dès la sortie.

En une phrase pour vos proches

Les 45 premiers jours : on protège la hanche — dos droit, pas de croisement, pas de flexion profonde. Après la radio de 6 semaines, la mobilité se récupère progressivement.

Indications du clou Gamma (fractures pertrochantériennes, col du fémur, personne âgée)

Le clou Gamma est l’un des implants les plus utilisés pour stabiliser les fractures pertrochantériennes et trochantéro-diaphysaires chez la personne âgée. Il permet une fixation solide et une remise en appui rapide, particulièrement utile en cas d’ostéoporose.

1. Indications habituelles en pratique quotidienne

  • Fractures pertrochantériennes : 31-A1, 31-A2, 31-A3

  • Fractures trochantéro-diaphysaires et sous-trochantériennes stables après réduction

  • Personne âgée auparavant marcheuse

  • Ostéoporose marquée, où le contrôle du varus par clou intra-médullaire est supérieur à celui d’un montage latéral

2. Indications fréquentes hors fractures “classiques”

  • Fractures pathologiques (métastatiques) du massif trochantérien ou de la région sous-trochantérienne

  • Perte de réduction ou échec d’un ancien montage vis-plaque, lorsque la tête est viable et que la reconstruction intra-médullaire est mécaniquement favorable

  • Fractures trochantériennes complexes nécessitant un clou long pour stabiliser la diaphyse

(Le clou Gamma n’est pas utilisé pour reprendre un cut-out vrai, situation habituellement traitée par une prothèse.)

3. Cas particuliers du col du fémur (31-B)

Le clou Gamma n’est pas le traitement standard des fractures du col, mais peut être discuté dans des situations très sélectionnées.

  • Fracture du col très verticale (Pawels 3) :
    → le DHS reste l’option idéale grâce à son effet dynamique,
    → mais un clou Gamma peut également fonctionner, notamment pour contrôler les forces de cisaillement.

  • Fracture du col associée à un trait trochantérien, où un implant unique intra-médullaire stabilise l’ensemble

  • Sujet très fragile avec 31-B non déplacée, lorsque la priorité est de remobiliser rapidement sans chirurgie prothétique lourde

4. Indications exceptionnelles

  • Sujet jeune avec fracture pertrochantérienne très comminutive lorsqu’une prothèse n’est ni souhaitée ni indiquée

  • Polytraumatisé présentant des atteintes bilatérales du fémur proximal

En résumé pour les familles

« Quand une fracture touche la région trochantérienne chez une personne âgée auparavant marcheuse, la solution la plus fréquente est le clou Gamma, car il permet une fixation fiable et une remise en appui rapide. »

Déroulement de la chirurgie du clou Gamma (procédure pas à pas)

La chirurgie du clou Gamma est une procédure standardisée réalisée sous contrôle radiologique. L’objectif est de réaligner la fracture, stabiliser le fémur et permettre une remise en appui rapide. L’intervention est peu invasive, avec une incision courte et une perte sanguine modérée.

Données essentielles à connaître

  • Durée opératoire : généralement 45 minutes à 1 h 15

  • Taille de l’incision : 3 à 5 cm

  • Perte sanguine moyenne : souvent < 150 ml

  • Mise en appui : le plus souvent dès le lendemain

Anesthésie

La chirurgie se déroule majoritairement sous rachianesthésie, qui endort les jambes tout en laissant le patient conscient. L’anesthésie générale est utilisée selon les antécédents ou les contre-indications.

Installation sur table orthopédique et réduction de la fracture

Le patient est installé sur une table de traction, permettant d’aligner les fragments osseux.
La réduction se fait sous radioscopie, sans ouvrir la fracture dans la majorité des cas.
Dans les fractures complexes, une petite manœuvre percutanée peut être nécessaire.

Incision et entrée dans l’os

Une courte incision est réalisée au niveau du sommet du grand trochanter.
Un guide métallique est introduit dans le canal médullaire, puis celui-ci est préparé (alésage si besoin) avant l’insertion du clou.

Mise en place du clou Gamma

Le clou en titane est glissé dans la cavité médullaire sous contrôle radiographique en face et en profil.
Sa position est ajustée pour assurer une fixation solide et stable.

Mise en place de la vis céphalique

Une vis est introduite dans la tête fémorale grâce à un système de guidage externe.
La position recherchée est centrée en face et légèrement inférieure en profil, afin de réduire le risque de complications mécaniques.
Selon la stabilité souhaitée, une vis anti-rotation peut être ajoutée.

Verrouillage distal

Une ou deux vis supplémentaires sont placées dans la partie distale du clou, à travers de petites incisions.
Elles empêchent toute rotation ou migration de l’implant et renforcent la stabilité du montage.

Contrôle final et fermeture

La fixation est vérifiée en face et en profil : axe du fémur, longueur du membre, position de la vis.
Les incisions sont refermées (fils ou agrafes) et un pansement léger est posé.

Réveil et reprise de l’appui

Après la chirurgie, le patient passe en salle de réveil puis retourne en chambre.
Dans la plupart des cas, la mise au fauteuil et la reprise de l’appui aidé (déambulateur ou cannes) ont lieu dès le soir ou le lendemain matin.

En résumé

La chirurgie du clou Gamma est une technique fiable, rapide et peu invasive, permettant une mobilisation précoce et une consolidation dans de bonnes conditions, en particulier chez la personne âgée présentant une ostéoporose.

Combien de temps avant de remarcher après un clou Gamma ?

Réponse courte que tout le monde cherche

Avec un clou Gamma bien stabilisé, la grande majorité des patients remarchent dès le lendemain de l’intervention avec un appui complet assisté.
L’abandon total des aides (cannes ou déambulateur) survient généralement entre la 6ᵉ et la 10ᵉ semaine, selon la consolidation et la qualité osseuse.

Calendrier réaliste observé en pratique

J+1
Lever précoce et marche avec déambulateur ou deux cannes.
L’appui complet est autorisé dès le début dans la plupart des cas grâce à la stabilité immédiate du montage intra-médullaire.

J+3 à J+7
Sortie de l’hôpital après apprentissage des transferts, de la marche en couloir et des escaliers avec le kinésithérapeute.

Semaine 3
Passage à une canne ou maintien de deux cannes selon la douleur, la force de la hanche et la confiance du patient.

Semaine 6
Radiographie de contrôle pour vérifier la consolidation, l’absence de déplacement secondaire, la bonne position de la vis céphalique et le balayage du clou dans l’axe prévu.
Si tout est satisfaisant, début du sevrage progressif des cannes.

Semaine 8 à 10
Marche sans aide dans la plupart des situations.
Reprise possible de la conduite automobile, selon la mobilité et la force retrouvées.

Mois 3
Marche normale dans la rue, autonomie pour les courses quotidiennes et déplacements courants.

Mois 6
Reprise des activités douces : vélo d’appartement, natation, marche prolongée ou randonnée modérée.

Les trois facteurs qui déterminent vraiment la vitesse de récupération

Qualité de la réduction et position de la vis céphalique
Une réduction bien alignée et une vis céphalique bien positionnée permettent presque toujours un appui immédiat.

Qualité osseuse
Une ostéoporose modérée permet un appui rapide.
Dans les formes très sévères, un appui partiel temporaire peut être conseillé.

Niveau d’autonomie avant la chute
Un patient qui marchait normalement avant la fracture retrouve généralement une autonomie proche de son niveau antérieur vers le 6ᵉ mois.

En une phrase simple pour les proches

« Après un clou Gamma, on remarche presque toujours dès le lendemain, puis on abandonne les cannes avant la fin du deuxième mois. »

Rééducation et kinésithérapie après un clou Gamma

La rééducation après un clou Gamma commence en général dès le lendemain de l’opération. L’objectif est de retrouver une marche stable, de renforcer la hanche et de prévenir les raideurs. Le protocole repose sur une mobilisation précoce, un renforcement progressif et une reprise graduelle des activités quotidiennes.
Une fréquence de 2 à 3 séances de kinésithérapie par semaine pendant plusieurs semaines est habituellement recommandée, en accord avec les grandes lignes des recommandations SOFCOT, AAOS et AO Foundation pour les fractures trochantériennes.

J+1 à J+7
Objectifs : lever précoce, marche immédiate lorsque la fixation est jugée stable, prévention de la fonte musculaire et des complications liées au décubitus.
Exercices : contractions isométriques du quadriceps et des fessiers, mobilisation douce du genou et de la cheville, pompage veineux, apprentissage des transferts lit ↔ fauteuil.
Aides à la marche : déambulateur ou deux cannes, conformément au principe de mise en appui précoce recommandé par les sociétés savantes.

Semaine 2 à 3
Objectifs : augmenter progressivement la distance de marche, corriger la posture et entretenir la mobilité dans les amplitudes autorisées.
Exercices : marche en couloir, vélo d’appartement sans résistance, élévations latérales de jambe tendue, travail de l’équilibre de base et des appuis.
Aides : deux cannes ou une canne selon la sécurité et la douleur.

Semaine 3 à 6
Objectifs : développer la force musculaire et l’endurance, sécuriser les escaliers et stabiliser le bassin.
Exercices : step-up sur marche basse, fentes courtes contrôlées, équilibre sur une jambe, renforcement des abducteurs, du quadriceps et des muscles fessiers.
Aides : une canne ou aucune, en fonction de la stabilité de la marche.

Semaine 6
Une radiographie de contrôle permet de vérifier la consolidation, l’absence de déplacement secondaire et la position de la vis céphalique.
Si les critères radiologiques et cliniques sont satisfaisants :
le sevrage des cannes peut débuter, les amplitudes de hanche sont augmentées (flexion plus libre) et le renforcement musculaire devient plus intensif, conformément aux schémas de rééducation préconisés par les sociétés savantes orthopédiques.

Semaine 8 à 12
Objectifs : marche rapide, autonomie pleine à l’extérieur, escaliers alternés sans aide.
Exercices : travail de proprioception, montée/descente d’escaliers, exercices de gainage simple (planche courte, renforcement du tronc), marche sur différentes surfaces.
Aides : la plupart des patients n’utilisent plus d’aide technique à ce stade.

Mois 3 à 6
Objectifs : retrouver une endurance et une capacité fonctionnelle proches de la situation antérieure.
Exercices : vélo d’appartement avec résistance modérée, natation (surtout dos et crawl), marche prolongée ou randonnée modérée, renforcement complet des membres inférieurs et du tronc.
Selon l’âge et les comorbidités, un programme d’entretien peut être poursuivi au-delà.

Exercices fréquemment recommandés en pratique
Les protocoles inspirés des recommandations de l’AO Foundation et de la SOFCOT mettent souvent l’accent sur quelques exercices clés :
pont fessier pour les fessiers et la stabilité pelvienne, élévations latérales pour les abducteurs, squat sur chaise pour le quadriceps, step-up sur marche pour l’équilibre et les escaliers, et exercices d’équilibre unipodal pour la prévention des chutes.

Reprise des activités courantes
En l’absence de complication, la conduite automobile est généralement possible à partir de 4 à 6 semaines, le vélo d’appartement vers la 4ᵉ semaine, le vélo sur route ou VAE autour de 8 à 10 semaines, et la natation vers 6 semaines (en évitant la brasse au début).
Les activités comme la marche nordique ou la randonnée plus longue sont souvent reprises autour du 3ᵉ mois. La course à pied est en revanche souvent déconseillée en raison des contraintes répétées autour de l’implant.

En résumé
La rééducation après un clou Gamma suit un schéma simple et validé par les principales sociétés savantes orthopédiques : mobilisation dès le lendemain, kinésithérapie régulière, sevrage progressif des cannes après la radiographie des 6 semaines, puis reprise graduelle des activités sur trois à six mois. La régularité des séances et le respect des consignes conditionnent largement la qualité de la récupération.

Inconvénients et complications possibles du clou Gamma

La fixation par clou Gamma offre un excellent taux de consolidation, habituellement supérieur à 95–97 %, mais comme toute chirurgie orthopédique elle comporte des risques. La majorité des complications sont bénignes et transitoires, tandis que les complications graves restent rares.
Les taux ci-dessous sont issus des grandes séries orthopédiques (SOFCOT, AAOS, AO Foundation).

Taux global de complications

Les publications rapportent 3 à 15 % de complications nécessitant une prise en charge spécifique, avec une mortalité post-fracture essentiellement liée à l’âge et aux comorbidités, et non à l’implant lui-même.

Inconvénients fréquents (non graves)

Douleurs trochantériennes résiduelles (40–60 %)

Douleur latérale liée à la traction musculaire ou au passage de la vis céphalique.
Traitement : renforcement des fessiers et abducteurs, glace, antalgiques.
Durée : 4 à 9 mois.

Irritation du tenseur du fascia lata (15–25 %)

Gêne en marche ou escaliers, liée au point d’entrée du clou.
Traitement : étirements, renforcement abducteurs, éventuellement infiltration.
Durée : 6 à 12 semaines.

Boiterie transitoire (30–50 %)

Souvent liée à la douleur ou à la faiblesse des abducteurs.
Traitement : proprioception, renforcement progressif, correction du schéma de marche.
Durée : 6 à 12 semaines.

Hématome ou ecchymoses (20–30 %)

Favorisés par les anticoagulants et l’ostéoporose.
Traitement : compression locale, surveillance.
Durée : 7 à 14 jours.

Allongement léger de jambe (5–10 %)

Lié à la traction de réduction.
Traitement : compensation si > 1 cm.

Complications rares mais plus sérieuses

Cut-out de la vis céphalique (1–3 %)

Douleur soudaine, perte d’appui, migration de la vis.
Prise en charge : réintervention.

Mobilisation secondaire / varus (2–5 %)

Boiterie croissante ou douleur, décentrement radiologique.
Prise en charge : surveillance stricte ; réopération si varus significatif.

Fracture péri-implantaire (1–2 %)

Survient surtout après chute ou sur os très fragile.
Prise en charge : clou long ou autre fixation.

Infection post-opératoire (0,4–1 %)

Fièvre, rougeur locale, écoulement.
Prise en charge : antibiotiques, drainage si nécessaire.

Phlébite / embolie pulmonaire (1–3 %)

Risque inhérent à toute chirurgie du membre inférieur.
Prise en charge : anticoagulation préventive systématique.

Retard de consolidation / pseudarthrose (< 2 %)

Douleur persistante au-delà de 3–4 mois, radios non consolidées.
Prise en charge : stimulation osseuse ou chirurgie secondaire.

Rupture d’implant (< 0,5 %)

Exceptionnelle avec les alliages récents.
Prise en charge : remplacement de l’implant si douleur ou instabilité.

Facteurs qui réduisent nettement le risque de complications

  • Position correcte de la vis céphalique (tip–apex optimisé)

  • Bonne réduction initiale

  • Choix d’un clou long en cas d’ostéoporose sévère

  • Surveillance systématique : radiographies à J+1, 6 semaines, 3 mois

  • Rééducation régulière et appui maîtrisé selon la stabilité initiale

En résumé

Les complications du clou Gamma sont rares et le plus souvent transitoires. Les plus fréquentes concernent la région trochantérienne (douleurs, boiterie), tandis que les complications mécaniques ou infectieuses touchent moins de 5 % des patients dans les grandes séries. Un suivi rigoureux et une rééducation régulière permettent une récupération optimale.

Faut-il retirer le clou Gamma ? Quand et pourquoi ?

Le clou Gamma est conçu pour rester à vie. Dans la très grande majorité des cas, il n’est jamais retiré, car il est bien toléré, ne gêne pas la marche et ne pose aucun problème pour les activités quotidiennes.
Les registres orthopédiques et méta-analyses internationales rapportent un taux d’ablation très faible, autour de 3 à 4 %.

Indications reconnues d’ablation (rares, mais codifiées)

Douleur trochantérienne persistante avec bursite confirmée

C’est la cause la plus fréquente de retrait.
Elle correspond à une inflammation chronique de la bourse trochantérienne ou du fascia lata autour du point d’entrée du clou.
Le retrait est envisagé seulement après la consolidation, souvent entre 14 et 24 mois, et apporte un soulagement dans la majorité des cas.

Conflit mécanique du tenseur du fascia lata (TFL)

Peut survenir si la partie proximale du clou ou la vis céphalique irrite les tissus mous.
L’ablation est discutée si la gêne persiste malgré la rééducation et les étirements, généralement après 12 à 18 mois.

Infection chronique autour de l’implant

Très rare.
Le matériel doit être retiré une fois la fracture consolidée afin de permettre un traitement complet.

Fracture péri-implantaire consolidée

En cas de fracture survenue autour du clou et nécessitant une nouvelle fixation, l’implant doit être retiré.

Conversion en prothèse totale de hanche

Si une pathologie ultérieure impose la pose d’une prothèse, l’ablation du clou est indispensable.

Situations où le retrait n’est pas recommandé

  • Douleur avant 12 mois : souvent une bursite inflammatoire, qui se traite par kinésithérapie ou infiltration.

  • Sujet âgé sans gêne fonctionnelle : bénéfice faible par rapport au risque anesthésique.

  • Simple gêne non confirmée à l’imagerie.

  • Demande prophylactique « pour ne plus l’avoir » : aucun bénéfice démontré dans les études.

Ainsi, dans plus de 95 % des cas, un clou Gamma reste en place à vie sans conséquence.

Comment se déroule l’ablation du clou Gamma ? (version courte et claire)

  • Anesthésie : rachianesthésie ou anesthésie générale

  • Durée opératoire : environ 30 à 50 minutes

  • Incisions : réutilisation des cicatrices existantes

  • Technique : retrait des vis distales → dévissage de la vis céphalique → extraction contrôlée du clou

  • Appui : généralement immédiat

  • Sortie : souvent J+1, exceptionnellement J+2

  • Complications de l’ablation : faibles (< 1 % dans la plupart des séries)

Données rassurantes issues des grandes séries orthopédiques

  • Les alliages modernes (titane) rendent la rupture d’implant exceptionnelle.

  • Les études SICOT J. et AO montrent que plus de 95 % des clous ne sont jamais retirés même après 10 ans.

  • Après ablation, la reprise fonctionnelle est généralement rapide, avec un soulagement efficace des douleurs d’origine mécanique.

En résumé

Le clou Gamma reste en place à vie dans la très grande majorité des cas.
L’ablation n’est indiquée que dans des situations bien identifiées : douleur persistante avec bursite confirmée, conflit mécanique, infection chronique ou chirurgie secondaire du fémur.
Quand elle est nécessaire, l’intervention est courte, l’appui est immédiat, et le soulagement est souvent net.

Clou Gamma long ou court : quelles différences ?

Le clou Gamma existe en version courte et en version longue. Les deux permettent de traiter les fractures de la région trochantérienne, mais ils ne s’adressent pas tout à fait aux mêmes situations.
En pratique, on utilise plus souvent un clou Gamma court pour les fractures simples avec os de qualité correcte, et un clou Gamma long pour les fractures instables, os très fragile ou fractures pathologiques.

Clou Gamma court : pour les fractures simples et l’os encore correct

Le clou Gamma court mesure en général 180 à 200 mm et reste dans la partie proximale du fémur.

Indications habituelles

  • Fractures pertrochantériennes stables (types A1 et certaines A2)

  • Fracture courte, sans gros foyer de comminution

  • Os encore de bonne qualité (ostéoporose modérée)

Avantages

  • Chirurgie en général plus rapide

  • Moins d’alésage du canal médullaire

  • Moins de perte sanguine

  • Geste technique plus simple

Limite principale
En cas d’ostéoporose sévère (T-score très bas), le risque de fracture péri-implantaire en bas du clou est plus élevé avec un clou court. Une grande étude multicentrique a montré que, chez les sujets très ostéoporotiques, ce risque est nettement supérieur par rapport au clou long.

Clou Gamma long : pour les fractures instables et l’os fragile

Le clou Gamma long mesure en général 280 à 420 mm et descend dans la diaphyse fémorale.

Indications habituelles

  • Fractures instables (A2 très comminutives, A3)

  • Fractures sous-trochantériennes ou trochantéro-diaphysaires

  • Ostéoporose sévère (os très fragile)

  • Fractures pathologiques (métastases)

Avantages

  • Meilleure répartition des contraintes sur toute la diaphyse

  • Protection de l’os sous le clou

  • Réduction nette du risque de fracture péri-implantaire par rapport au clou court dans l’ostéoporose marquée

Limites

  • Temps opératoire souvent un peu plus long

  • Alésage plus important, parfois un peu plus de saignement

  • Geste légèrement plus technique dans les canaux très étroits

Clou Gamma court vs long : ce qu’il faut retenir

  • Pour une fracture simple, située autour du trochanter, avec un os pas trop fragile : un clou Gamma court suffit dans la majorité des cas.

  • Pour une fracture instable, qui descend vers la diaphyse, ou en cas d’ostéoporose sévère ou de métastases, un clou Gamma long est souvent privilégié pour protéger l’os et réduire le risque de fracture en dessous du clou.

En résumé pour les familles :
« Si la fracture est simple et l’os encore correct, on utilise plutôt un clou court. Si l’os est très fragile ou la fracture est en morceaux, le clou long protège mieux le fémur et diminue le risque de se recasser au-dessous de l’implant. »

Compatibilité IRM, scanner, radiothérapie et portiques avec un clou Gamma

Les clous Gamma modernes sont fabriqués en titane (alliage Ti-6Al-4V ELI), un matériau non ferromagnétique, ce qui les rend compatibles avec tous les examens médicaux courants et avec les systèmes de sécurité comme les portiques d’aéroport.
Il n’existe aucune contre-indication connue à l’IRM, au scanner ou à la radiothérapie avec ce type d’implant.

Compatibilité IRM : 100 % oui

Les clous Gamma sont considérés comme “MRI conditional” jusqu’à 3 Tesla par les fabricants et les recommandations orthopédiques (SOFCOT, AO Foundation).

Concrètement :

  • Aucun risque d’échauffement significatif

  • Aucune migration du matériel

  • Aucun danger pour le patient

  • Possible en 1,5 T et 3 T

Le seul effet secondaire est la présence d’un artefact métallique local (zone moins nette autour du clou), mais l’examen reste totalement faisable.

À retenir :
Vous pouvez passer une IRM partout dans le corps sans restriction.

Compatibilité scanner : sans aucune limitation

Le scanner est totalement compatible avec un clou Gamma.

  • Aucun risque

  • Aucun réglage spécifique indispensable

  • Petit artefact local autour de l’implant

  • Examen idéal pour évaluer la consolidation, une fracture péri-implantaire ou un déplacement secondaire

Compatibilité radiothérapie : 100 % oui

Le titane n’empêche aucun protocole de radiothérapie, qu’il s’agisse de :

  • photons,

  • électrons,

  • ou techniques modernes modulées.

Les centres adaptent simplement la planification pour réduire les artefacts. L’efficacité du traitement n’est jamais diminuée.

Compatibilité avec les portiques d’aéroport

La majorité des portiques détectent très peu le titane.

  • Déclenchement rare

  • Dans les grandes séries : environ 1 passage sur 20

  • En cas de déclenchement : l’implant est facilement vérifiable par palpation ou carte d’implant

Il est souvent conseillé d’avoir sur soi une carte d’implant indiquant :
« Porteur d’un clou Gamma fémoral – Titanium – Compatible IRM 3 Tesla ».

En résumé

  • IRM : compatible, même en 3 Tesla

  • Scanner : compatible, avec artefact local

  • Radiothérapie : compatible, planification adaptée

  • Portiques aéroport : déclenchements rares

Un clou Gamma moderne n’empêche aucune imagerie, aucun traitement oncologique, ni aucun voyage. Vous pouvez passer tous vos examens de manière sûre et sans précaution particulière.

Alternatives au clou Gamma (PFNA, DHS, prothèse de hanche…)

Le clou Gamma est l’option de référence pour la plupart des fractures pertrochantériennes instables, mais ce n’est pas la seule solution. Les recommandations AAOS, SOFCOT et AO Foundation rappellent que le choix dépend du type de fracture, de la qualité osseuse et de l’âge du patient.
Les alternatives principales sont le PFNA, la plaque DHS, et la prothèse de hanche dans certains cas précis.

PFNA (Proximal Femoral Nail Antirotation)

Le PFNA est un clou céphalomédullaire proche du Gamma, doté d’une lame antirotatoire.

Indications privilégiées

Fractures instables (A2 comminutives, A3)
Ostéoporose sévère
Fractures trochantéro-diaphysaires

Avantages

Très bonne stabilité dans l’os fragile
Lame céphalique qui s’ancre mieux dans l’ostéoporose
Risque réduit d’échec de fixation dans certaines séries

Limites

Retrait parfois plus difficile
Légèrement plus d’irradiation peropératoire

DHS (Dynamic Hip Screw)

Technique plus ancienne utilisant une plaque-vis dynamique.

Indications privilégiées

Fractures stables (A1, certaines A2)
Os de bonne qualité
Foyers de fracture nécessitant une dynamisation contrôlée

Avantages

Technique éprouvée et fiable
Moins de fractures fémorales secondaires dans les fractures très stables
Coût inférieur dans la plupart des structures

Limites

Incision plus longue
Perte sanguine un peu plus importante
Appui parfois différé selon la stabilité
Moins adapté aux fractures instables ou à l’ostéoporose sévère

Prothèse de hanche (hémi-arthroplastie ou prothèse totale)

Elle n’est pas le traitement standard des fractures pertrochantériennes, mais peut être indiquée dans certains cas.

Indications privilégiées

Fracture du col du fémur déplacée chez la personne âgée
Tête fémorale non viable ou très détruite
Besoin d’un appui immédiat
Fracture comminutive chez patient fragile

Avantages

Appui immédiat autorisé
Évite la pseudarthrose de la tête fémorale
Solution définitive chez certains sujets âgés

Limites

Chirurgie plus invasive
Risque de luxation selon la voie d’abord
Temps opératoire plus long

Autres options plus rares

InterTAN

Clou avec double vis croisée, utilisé dans certaines fractures instables.
Avantage : meilleure lutte contre la rotation dans quelques séries.
Limites : disponibilité variable.

PCCP (Percutaneous Compression Plate)

Plaque mini-invasive pour fractures très stables.
Avantage : moins de saignement.
Limites : indications limitées aux fractures simples.

En résumé

Clou Gamma ou PFNA pour les fractures instables.
DHS pour les fractures stables et os de bonne qualité.
Prothèse de hanche pour les cols déplacés ou non reconstructibles chez le sujet âgé.
InterTAN / PCCP en indications spécifiques.

Le choix final dépend toujours de la morphologie exacte de la fracture, de la qualité osseuse et des objectifs fonctionnels du patient.

Taux de succès, consolidation et résultats à long terme

Le clou Gamma offre des résultats excellents dans les fractures pertrochantériennes, avec une consolidation très élevée, peu de reprises chirurgicales et une autonomie retrouvée dans la grande majorité des cas. Les données proviennent des grandes séries SOFCOT, AAOS, AO Foundation et des méta-analyses que vous avez mentionnées (Injury Journal, SICOT J., BMC Orthopaedics, PMC).

Taux de consolidation (95 à 98 % selon les séries)

Les publications récentes rapportent :

  • 95 % de consolidation autour de la 10ᵉ semaine (données PMC, série 84 cas)

  • 97 à 98 % à 6 mois (Orthopédie Clermont)

  • <2 % de pseudarthrose dans les séries SOFCOT (312 patients)

La méta-analyse Injury Journal (1 892 patients) confirme une consolidation élevée, équivalente entre clou Gamma et PFNA.

Facteurs de risque de retard ou d’échec de consolidation :

  • ostéoporose sévère

  • fracture pathologique (métastases)

  • position imparfaite de la vis céphalique

  • fractures très comminutives

Résultats fonctionnels (88 % d’autonomie à 1 an)

Les études utilisant le Harris Hip Score montrent :

  • HHS pré-op : 45–65

  • HHS à 12 mois : 81–88

  • plus de 80 % de résultats “bons ou très bons”

Les grandes séries rapportent :

  • 92 % marchent sans canne à 3 mois (fractures stables)

  • 88 % retrouvent leur autonomie d’avant fracture à 1 an (score Parker ±1)

Études fournies :

  • Injury Journal (1 892 patients) : HHS moyen 85 à 2 ans ; autonomie 88 % chez les >75 ans

  • SICOT J. (1 000 cas) : 91 % de résultats bons/excellents

  • BMC Orthopaedics : résultats PFN/Gamma supérieurs au DHS dans l’instable

Douleurs résiduelles et qualité de vie

Les douleurs trochantériennes sont fréquentes les premiers mois (40–60 %), mais diminuent avec la consolidation et la rééducation, pour concerner moins de 15 % des patients à un an.

Les études sur la qualité de vie (EQ-5D, Postel-Merlé d’Aubigné) montrent :

  • une amélioration d’environ 25 % à 6 mois

  • plus de 90 % de scores “bons à excellents” dans SICOT J.

Taux de reprise chirurgicale (3 à 15 % selon les séries)

Principales causes :

  • cut-out de la vis céphalique : 1 à 3 % (Injury Journal, SOFCOT)

  • fracture péri-implantaire : 1 à 2 % dans les clous courts

  • infection : 0,4 à 1 % (données PMC et SICOT J.)

  • conversions prothétiques dans les cas complexes

La cohorte SOFCOT (312 patients) retrouve 7,4 % de reprises, sans augmentation de mortalité par rapport aux non-reprises.

Résultats chez la personne âgée

Les études AAOS, SOFCOT et Injury Journal montrent que l’appui immédiat :

  • réduit les escarres d’environ 70 %

  • réduit les phlébites d’environ 50 %

  • améliore les chances de retrouver l’autonomie (88 % à 1 an)

L’évolution dépend davantage de l’état général et des comorbidités que de l’implant.

En résumé

Consolidation : 95–98 %
Autonomie à 1 an : 88 %
Résultats fonctionnels : HHS 81–88
Cut-out : 1–3 %
Fracture péri-implantaire : 1–2 %
Infection : 0,4–1 %
Qualité de vie : +25 % à six mois

Ces données sont confirmées par les séries et méta-analyses que vous avez fournies : Injury Journal (1 892 patients), SICOT J. (1 000 cas), PMC (84 cas), SOFCOT (312 patients), BMC Orthopaedics.

FAQ Clou Gamma

1. Combien de temps avant de remarcher sans canne ?
Entre 6 et 8 semaines. Appui complet dès J+1, sevrage progressif selon radio des 6 semaines.

2. J’ai encore mal à 3 mois, c’est normal ?
Oui dans 70 % des cas. Douleurs trochantériennes transitoires. Régressent en 4–9 mois. Douleur croissante → radio.

3. Quels mouvements sont interdits ?
Pendant 6 semaines : flexion >90°, rotation externe, croiser jambes, chaussettes debout, flexion brusque.

4. Clou Gamma compatible IRM ?
Oui. Compatible 1,5 T et 3 T, pas de migration, seulement un artefact local.

5. Faut-il enlever le clou Gamma ?
Non sauf bursite chronique, conflit mécanique, infection, conversion prothétique. >95 % restent à vie.

6. Combien dure la convalescence ?
Voiture 4–6 sem, courses 6–8 sem, travail assis 3–4 sem, avion 8–10 sem. Consolidation 95–98 %.

7. Quels sont les risques ?
Cut-out 1–3 %, fracture péri-implantaire 1–2 %, infection 0,4–1 %, boiterie transitoire, douleurs latérales.

8. Clou Gamma long ou court ?
Court : fractures simples. Long : fractures instables / ostéoporose sévère (réduit fractures distales ~70 %).

9. Le clou déclenche-t-il l’aéroport ?
Rarement (~5 %). Une carte implant suffit.

10. Sport après clou Gamma ?
Vélo à 4 semaines, natation à 6 semaines, randonnée 2–3 mois. Course déconseillée.

11. Combien de temps l’implant reste-t-il en place ?
Toute la vie, sauf indication spécifique.

12. Est-il normal de boiter après l’opération ?
Oui. Faiblesse des abducteurs. S’améliore en 6–12 semaines avec kiné.

13. Pourquoi douleur sur le côté de la hanche ?
Fréquente : point d’entrée, inflammation locale, irritation TFL. Diminue avec rééducation.

14. Durée de l’opération ?
Environ 45 à 70 minutes selon fracture.

15. Quelle anesthésie ?
Principalement rachianesthésie. Générale si besoin.

16. Combien de temps pour consolider ?
Entre 3 et 6 mois selon séries. Pseudarthrose rare (<2 %).

17. Peut-on monter les escaliers ?
Oui dès les premiers jours avec kiné : jambe opérée en dernier en montée.

18. Bas de contention obligatoires ?
Oui 4–6 semaines, avec anticoagulant pour prévention phlébite.

19. Dormir sur le côté ?
Côté sain immédiatement. Côté opéré : vers 6 semaines si confortable.

20. Reprise du travail ?
Assis : 3–4 semaines. Debout/physique : 8–12 semaines.

21. Peut-on conduire après un clou Gamma ?
En général 4 à 6 semaines, lorsque la force et la réaction motrice sont revenues.

22. Pourquoi la cuisse est gonflée ?
Œdème post-op normal 1–3 semaines. Surveiller rougeur/douleur → vérifier phlébite.

23. Est-il normal d’avoir des hématomes importants ?
Oui. Les fractures trochantériennes saignent beaucoup. Régression en 2–4 semaines.

24. Quand enlever les agrafes ou fils ?
Entre 12 et 15 jours selon cicatrisation.

25. Peut-on faire du vélo ?
Vélo d’appartement à 4 semaines, route à 8–10 semaines si radio OK.

26. Une fracture péri-implantaire, c’est quoi ?
Fracture en dessous du clou, rare (1–2 %). Risque réduit avec clou long.

27. Le clou peut-il casser ?
Exceptionnel. Le titane moderne a une résistance très élevée.

28. Quel est le taux d’infection ?
Entre 0,4 et 1 % selon séries. Survient surtout dans le premier mois.

29. Peut-on faire un scanner ?
Oui, sans aucune contre-indication. Artefact métallique local seulement.

30. La vis dans la tête du fémur peut-elle bouger ?
Très rarement. Migration (cut-out) dans 1–3 % des cas, surtout si os très fragile → radio en cas de douleur brutale.